29 Août 2018
Souvent je pense que si Céleste avait été mon aînée, le désir d'un deuxième enfant se serait manifesté plus tôt et plus sûrement.
Thaïs a débarqué dans nos vies, tel un torrent, un séisme qui chamboule tout en profondeur, un 20 novembre. La veille nous avions tenté une version car la demoiselle se présentait en siège, les jambes tendues. Les manipulations effectuées sur mon ventre ont provoqué la rupture de la poche des eaux. Sa naissance a eu lieu avec trois semaines d'avance, par césarienne.
Je garde cette image de petite grenouille, ramassée sur elle-même, l'air contrarié, en colère. Je me demande régulièrement... et si nous l'avions laissé venir quand elle le désirait, à son rythme, cela aurait-il eu une incidence sur son caractère, sa personnalité?
Bébé a grandi, énergiphage, souvent coléreux, exigeant, intense, extrême en tout, perfectionniste jusqu'à développer une sorte d'insatisfaction permanente.
Ma sauvageonne qui n'aime rien tant que courir pieds nus à peine vêtue dans l'herbe, que plonger dans les vagues des côtes sauvages rentre - déjà - en troisième primaire ce 3 septembre.
A nouveau, elle va devoir contenir sa fougue, ravaler son impatience, accepter qu'on ne puisse répondre à toutes ses interrogations. Il faudra respecter des horaires, réinstaurer la routine d'après l'école et apprendre que la frustration est partie intégrante de l'existence.
Tout cela laisse présager de longues discussions, des tas de questions auxquelles, parfois, je n'aurai ni l'envie ni le courage de répondre. Du marchandage en règle, aussi, des disputes, hélas, des colères qui peuvent être dévastatrices. Sa porte claquera et de longues minutes de câlins avec Capsule ou Suzette en guise de baume au coeur seront nécessaires avant les excuses. Des petits mots glissés sous ma porte exprimeront son désaccord ou tenteront de prendre la température de mon humeur. Et puis, de façon inattendue, il y aura des moments de paix où j'aurai face à moi une grande fille compréhensive dont la maturité m'étonnera. Une trêve, un moment suspendu... jusqu'au prochain éclat.
Comme je l'ai voulue, cette deuxième petite fille! Chaque centimètre carré de mon être l'a ardemment, douloureusement désirée.
Au-delà de la quarantaine, les chances de tomber enceinte étaient minces.
Et pourtant...
Elle est venue, naturellement, a trouvé l'endroit confortable et y a déposé ses valises. Force tranquille, elle s'est développée sans poser le moindre souci et, comme si je ressentais sa détermination, pas un seul instant de ma grossesse, malgré mon âge, malgré les facteurs extérieurs de grand stress, je n'ai douté du fait qu'elle allait bien.
Bien entendu, l'idée qu'elle ait une personnalité aussi forte que sa soeur m'a traversé l'esprit, néanmoins, j'ai très vite ressenti qu'elle serait différente.
Les trois premiers mois furent particulièrement éreintants. Elle souffrait de reflux et de fortes coliques. Les journées étaient rythmées par ses pleurs, ses hurlements, parfois jusque très tard la nuit. Heureusement, une fois endormie, elle restait paisible plusieurs heures d'affilée. Les nuits blanches furent très rares.
Une fois qu'elle fut débarrassée des désagréments propres aux nouveaux-nés, Céleste s'est révélée être un bébé plutôt calme, ne pleurant que pour signifier un besoin.
Très tôt, sa curiosité s'est manifestée. De grands yeux verts gris, passant du clair au foncé, suivant son humeur, se sont mis à scruter le moindre de nos mouvements, tous les détails de son environnement. Elle pouvait passer de longs moments à observer notre visage, la main levée comme pour intimer au temps de s'arrêter.
Le pouce et l'index tendus ont pincé les plus petits détails de ses jouets, vêtements et autres objets. Son intérêt se focalise, encore aujourd'hui, sur les étiquettes, les points d'un imprimé, les miettes quasi microscopiques, le poil qui dépasse de la barbe... les taches brunes sur la peau. Le détail sinon rien.
Il fut également très vite établi que bébé appartenait à la catégorie des êtres hypersensibles... il paraît que la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre, n'est-ce pas? Le moindre son, le moindre rai de lumière la voyait sursauter et chercher le réconfort dans le cou de son papa, dans le décolleté de maman.
Ce 17 août, Céleste a fêté ses 10 mois. Dix mois au cours desquels sa personnalité s'est affirmée. Rivière tranquille et profonde, aussi entêtée et déterminée que sa grande soeur, elle arrive cependant à ses fins sans violence. Elle est tout en persuasion et sourire là où Thaïs fonce et boude. L'harmonie, l'équilibre, la sérénité et l'absence de conflit sont les bases de son bien-être.
Evidemment, elle est également sujette aux colères. Dans ses moments-là, elle devient toute rouge, grogne et repousse quiconque tente de l'approcher. A vrai dire, à ce stade, c'est plutôt comique. L'avenir nous dira comment elles évolueront.
En septembre, Céleste rentrera à la crèche et je suis impatiente d'entendre les retours des gardiennes quant à son comportement, son interaction avec les autres bébés. J'espère aussi qu'elle s'y plaira autant que Thaïs s'y est plue à Bruxelles.
Mes deux filles, mes deux amours, si différentes, si complémentaires.
La grande aux yeux fauves a le don de faire éclater de rire la petite à tout moment.
La petite aux yeux de pluie accomplit l'exploit d'apaiser les humeurs de la grande.
Elles partagent un penchant immodéré pour les animaux et une aversion innée pour les chaussures.
Et rien ne me touche plus que d'entendre Thaïs s'exclamer spontanément "Oh céleste, je t'adore, tu sais!"
Thaïs et Céleste portent des vêtements de la collection Rentrée des Classes de Tape à l'Oeil.
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