9 Septembre 2019
Je suis de cette génération de jeunes adultes qui, aux balbutiements du 21ème siècle, ont salué l'apparition du jeans taille basse comme l'avènement d'un nouveau messie tant promis.
Après des décennies d'hégémonie du pantalon taille haute, enfin, une révolution était en marche. La libération des nombrils avait lieu. Avec une taille pas vraiment marquée, un ventre alors plat et un ombilic nouvellement piercé (et donc encore douloureux), j'en ai dansé de bonheur le Mia et la Macarena jusqu'à la crampe généralisée - même si ces deux chefs-d'oeuvres datent de 93.
Ces quelques centimètres de tissus en moins autour de la taille nous ont certainement fait autant d'effet que l'abandon du corset au lendemain de la Grande Guerre. On respirait, on mangeait, on pouvait s'asseoir sans être comprimées, sans avoir le souffle et le sifflet coupés. A l'époque, un peu de dentelle dévoilée dans le bas du dos était même considéré comme mignon. Voire sexy. C'est dire...
Le taille basse a rapidement remplacé toute autre forme de pantalon dans les magasins et en trouver qui couvraient le ventre relevait de l'exploit.
Personnellement, j'étais ravie! Et j'appartenais à un groupe de converti(e)s sans cesse grandissant.
Les années passant, j'ai revu ma copie. A vrai dire, ma génération a revu sa copie.
Le string apparent a définitivement basculé du côté obscur de la mode et de la décence. Arrêt du sport, vie sédentaire, malbouffe, vieillissement maturation irréversible, traitements hormonaux, médicamenteux, grossesses... plus d'un facteur est à l'origine de cette évolution d'amour absolu en haine féroce. Car le résultat de tous ces "aléas de la vie" est généralement un corps qui change, des kilos qui s'accumulent, une peau qui se... flasquifie?, des muscles qui s'atrophient, des capitons qui se multiplient... ou, parfois, simplement, pour les plus chanceuses, des goûts qui se modifient.
C'est simple, je ne faisais pas trois pas sans devoir remonter mon pantalon. Les ceintures n'étaient d'aucun secours. Et j'avais l'impression de me promener constamment avec une bouée, plus ou moins gonflée selon les heures de la journées et les périodes du mois, sur les hanches. Ne manquait que la tête de canard à l'avant. Quant à la parade de la blouse large et vaporeuse, la supercherie était révélée au moindre coup de vent plaquant le vêtement aux bourrelets. (Note à moi-même: chercher dans ces souvenirs la source de mon aversion au vent)
La solution m'est venue un soir, alors que, confortablement installée à une terrasse, un apéro à la main, j'ai gentiment gloussé aux propos de mon interlocuteur. Plop! Tout ce que j'avais laborieusement entassé dans mon jeans, peau, graisse, viscères et leur contenu, a fait plop par-dessus ma ceinture. Conséquence directe de ce plop avant: le double flap arrière. C'est-à-dire que le haut des poches ayant glissé au niveau des plis du fessier, on se retrouve avec un excédant de tissu formant des plis sous les fesses qui, en plus d'être disgracieux, font flap flap quand on marche.
Pour éviter de devoir remonter mon pantalon devant tous les apéroteurs assis autour de moi, j'ai enfilé ma veste longue - le hasard fait bien les choses - avant de me lever, puis j'ai regagné ma voiture, la tête haute, feignant d'ignorer le son gênant que produisait mon derrière, flap flap flap...
C'est en me mettant au lit, ce soir-là, que la solution à ce problème m'est apparue sous la forme d'un jeans taille haute confortable...
Je ne saurais vous expliquer la sensation de confort et d'aise ressentie lorsque j'ai essayé mon premier Mom Jeans. Je pouvais respirer, manger, boire, m'asseoir, rire, me pencher, bref, vivre sans qu'aucun bourrelet ne se mette en travers de mon chemin, les indésirables étant bien contenus sous la ceinture.
On est bien d'accord, on a connu plus élégant et plus flatteur pour la silhouette, cependant, le fait de se sentir bien dans sa peau n'est-il pas infiniment séduisant? De plus, cette coupe ayant fait un retour de style fracassant, on serait bien bête de ne pas en profiter.
A l'heure actuelle, j'en possède plusieurs. Du 501 vintage bleu ou noir dénichés en friperie au modèle court et large shoppé en grande distribution. On en trouve partout, pour tous les budgets. Zara, Mango, H&M, pour ne citer qu'eux, se sont engouffrés dans la brèche. Des marques plus éco-responsables, comme Sézane ou Balzac Paris aussi. Quel que soit votre physique, vous en trouverez un qui vous colle parfaitement au corps.
Alors, dites-moi tout, le Mom Jeans, pour ou contre?
Je porte un Mom jeans Zara de la nouvelle collection, un chemisier vintage déniché dans une Vestiboutique... à 50 cents, une ceinture tressée trouvée chez Terre à 1€, des lunettes énooormes de chez Foxhole Brussels et des souliers tressés Petite Mendigote (sold out, mais d'autres chaussures d'été sont toujours à -50% sur le site).
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