4 Mai 2016
Fin d'après-midi, un jour de semaine.
Devant moi se tient une silhouette toute en douces rondeurs surmontée d'une masse impressionnante de cheveux bruns foncés négligemment remontés sur le haut du crâne.
D'immenses yeux noirs bordés de cils qui semblent interminables me fixent entre réserve et bienveillance.
Puis la bouche rouge s'étire en un large sourire et me claque énergiquement une bise sur la joue.
Je viens de rencontrer Florence Marais.
Ou plus exactement une des facettes, celle de co-gérante de L'Harmonium, de cette attachante jeune femme qui incarne à merveille le jeune entrepreneuriat féminin de ce début de siècle.
Volonté, joie de vivre communicative, hyper-créativité constituent ses principales qualités, mises au service de son Comptoir Culturel.
Mais si je vous dis qu'elle emploie ses talents bien au-delà de cette sphère culturo-culinaire... je vous gratte là où votre curiosité hiberne, non?
- Qui es-tu, Florence?
Florence Marais, Bruxelloise d'adoption, tantôt photographe tantôt dessinatrice, passionnée de création en tout genre.
- Quel est ton parcours?
J'ai suivi un parcours assez classique en France où j'ai fait une école de commerce. Je me suis peu à peu spécialisée en ressources humaines. C'est une opportunité professionnelle qui m'a amenée à Bruxelles il y a bientôt 6 ans. Le coup de cœur pour la ville a été immédiat.
Après presque 4 ans dans le recrutement, j'ai décidé de changer complètement de vie. Je suis aujourd'hui co-gérante de L'Harmonium à Uccle. Nous avons ouvert ce lieu dédié à la création artistique avec Charlotte il y a un peu plus d'un an.
- Quelques mots sur L'Harmonium?
L'Harmonium, c'est un peu l'endroit qu'on aurait aimé trouver à Bruxelles. Un bar avec petite restauration où tout est fait maison, du matériel artistique mis à disposition, des expositions, des ateliers d'art, des concerts, du théâtre,... Un lieu original et créatif !
Et pour nous c'est aussi une sacrée aventure, vraiment enrichissante!
- Le dessin et la photo... depuis quand et comment?
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours gribouillé, et ce depuis que je suis gamine. Mais sans forcément prêter beaucoup d'attention à mes dessins.
Je me suis d'abord définie comme photographe, notamment grâce à un amour de jeunesse, cinéaste, qui m'a transmis cette passion pour l'image. J'adore jouer avec la réalité, la décaler, pour développer un autre regard sur le quotidien.
Avec l'ouverture du bar, il est vite devenu plus facile de pratiquer le dessin. Je peux profiter des moments de calme pour attraper un carnet et des feutres, d'autant que tout le matériel est là ! Et ce mode d'expression me permet d'explorer un univers beaucoup plus vaste, nourri par mon imaginaire.
- Tes inspirations?
C'est toujours difficile de prendre du recul et de comprendre comment fonctionne vraiment le processus créatif.
Je dirais que, pour mes dessins, c'est un mélange entre des rencontres artistiques et mon ressenti, mes émotions du moment.
Quant à la photographie, ça a longtemps été un processus spontané, étroitement lié aux voyages. Prendre des images sur le vif, capter des instants, laisser le hasard m'apporter des sujets...
Aujourd'hui je suis de plus en plus dans une démarche de recherche graphique : partir d'une idée plus ou moins précise pour essayer de la mettre en image. C'est le cas notamment de ma dernière série "Skins", qui est un jeu de lumières et de gros plans sur la peau.
- Où peut-on admirer ton travail?
Entre deux expositions d'autres artistes, mes œuvres habillent les murs de L'Harmonium. Du 16 avril au 28 mai, une exposition privée est organisée à L'Accueil des Françaises à Uccle. J'y présenterai une série de dessins que je compte bien faire ensuite voyager vers d'autres lieux !
Je mets régulièrement mes nouveaux travaux en ligne sur mon site, ma page Facebook ou encore Instagram (@florencemarais).
- Des artistes que tu admires?
J'aime beaucoup les univers d'Helmut Newton ou de Tim Burton par exemple, mais je ne me réclame pas de références précises. J'adore découvrir de nouveaux artistes, soit via mon travail à L'Harmonium, ou grâce à Instagram, un outil formidable pour dénicher et suivre de nouveaux talents très variés, aux quatre coins du monde, connus ou non !
- Comment envisages-tu le futur?
A court terme il y a donc cette exposition privée à L'Accueil des Françaises, intitulée "Animaux à vif".
J'aimerais également bientôt faire une exposition de ma série de dessins "Portraits de famille" : une réflexion sur les relations et les liens, grâce à des dessins épurés où chacun peut se projeter.
Et de façon plus générale, j'espère continuer à faire de belles rencontres artistiques !"
J'espère que cette promenade dans l'univers éclectique de Florence Marais vous aura plu autant qu'à moi. Personnellement, j'ai craqué pour des "bonshommes" qui garniront la future chambre de ma Poule.
Et vous, craquerez-vous?
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