10 Août 2012
Un chatouillis au bas de l’échine. Une étincelle qui jaillit. Une idée fixe soudaine, éphémère, mais d’une intensité aveuglante, qui monopolise corps et esprit, paralyse les pensées, domine le mental… et finit généralement balayée d’une chiquenaude par le bon sens.
Combien de fois n’ai-je répété "je le savais" ou "j’aurais dû…comme je le sentais?" Qui réussit à identifier ses intuitions, à les différencier de l’appréhension ou de l’anticipation, et se laisse guider par elles? Comment apprend-t-on à les reconnaître et à leur faire confiance?
Je ne sais pas, je n’ai jamais appris, mais aujourd’hui, je l’ai fait.
Je l’ai sentie, identifiée et suivie. Elle était si insistante si physique que l’ignorer m’était impossible. Bien sûr, mon bon sens a bien essayé de me faire la morale, de me raisonner "voyons, tu ne vas quand-même pas faire demi-tour et retourner chercher Petit Nounours? Papa et toi avez déjà refait le chemin et regardé partout. Et puis, tu vas devoir faire un détour ensuite pour te remettre sur la bonne route… Il est perdu, c’est tout!"
Mais mon corps ne me répondait plus, il était habité, possédé par un besoin presque vital de retourner sur les lieux. Contrairement à mon habitude, je n’ai pas réfléchi, je me suis laissé entraîner. J’ai fait demi-tour, je me suis garée, je suis sortie de la voiture et j’ai suivi pour la troisième fois l’itinéraire sur lequel Petit Nounours avait été égaré… Il était introuvable, mais à nouveau, quelque chose me soufflait de continuer. Je visualisais Petit Nounours et n’envisageait aucunement l’éventualité de ne pas le trouver. J’ai continué sur quelques mètres, les yeux rivés au sol et au moment où le découragement commençait à me gagner, derrière les jambes velues d’un groupe de jeunes en short, je l’ai aperçu sagement posé contre la façade d’un magasin. Sa fourrure blanche brillait au soleil. Il attendait. J’ai avalé les derniers mètres qui me séparaient de lui en moins de temps qu’il n’en faut pour dire "Ouf!" et je l’ai ramassé, les larmes aux yeux, un sourire béat sur les lèvres. Drôle de spectacle que celui d’une femme qui se rue sur un doudou posé au sol et le serre contre sa poitrine en soupirant "je t’ai retrouvé!!!" J’aurai au moins eu le mérite de faire sourire le garçon de café qui fumait sa clope à quelque pas et assistait quelque peu surpris à la scène.
Le sourire béat ne m’a pas lâché jusqu’à la voiture. Et Nounours est resté collé à mon t-shirt. Quel soulagement! J’avais envie d’annoncer la bonne nouvelle à tous les gens que je croisais. Et quand j’ai téléphoné à Flaminou qui, me suivant en voiture, m’avait vue soudainement faire demi-tour sans comprendre, j’ai pu lui dire "je l'ai trouvé!"
Maintenant, il ne me reste plus qu’à m’entraîner pour trouver les chiffres du Lotto…
Photo de Poule et Petit Nounours, mai 2011.
Voir le profil de Alix sur le portail Overblog
Commenter cet article