Tap Tap Tap

La porte de ma chambre grince mollement sur ses gonds en se refermant.

J'entrouvre un oeil.

Le réveil indique 5h50.

Dans la lumière timide du petit matin, une ombre se faufile.

Tap Tap Tap

Dans mon demi-sommeil, je me retourne, les yeux mi-clos en mode alerte.

L'ombre se fige.

Les secondes s'égrènent...

Elle se remet en mouvement et dépose sur le sol, à gauche du lit, ce qui semble être un morceau de tissu.

J'aperçois alors une lueur ronde et verdâtre tenue à bout de bras, comme une lanterne guidant les pas de celui qui marche dans la pénombre.

Tap Tap Tap

Une masse molle atterrit délicatement contre mes cheveux.

Le matelas s'enfonce sous le poids de la silhouette qui me rejoint sous la couette.

Un petit nez froid se colle au mien, une menotte au toucher soyeux glisse le long de ma joue et termine son périple au creux de mon cou où elle se blottit.

Le visiteur inattendu baille, soupire, se positionne confortablement, son doudou contre la poitrine à hauteur de mes narines.

Une odeur familière et apaisante me parvient...

J'ouvre les yeux et observe longuement, le coeur empli d'amour, l'envahisseur de l'aube qui s'est rendormi.

La séparation de ses parents, les gardes alternées dans l'appartement, le décès de son arrière-grand-mère, la fin du cycle maternel, l'adieu à son école, à sa maîtresse, à ses copains, le déménagement, les premières vacances sans l'un puis sans l'autre, la rentrée en première primaire, l'adaptation à la nouvelle école, aux nouveaux copains, à la nouvelle pédagogie...

Il y en a eu beaucoup des changements au cours de ces derniers mois. Sans doute un peu trop pour une petite Poulette de même pas 6 ans.

L'humeur a souvent été maussade ou chagrine, les nuits agitées.

De nouvelles inquiétudes ont surgi, la peur de ne plus être aimée, la crainte d'être abandonnée.

Il a fallu faire le deuil de nombreuses choses.

Même positif, le changement perturbe. Et l'adulte est à maintes reprises désemparé devant l'expression de la tristesse de son enfant.

Lorsque j'ai découvert les KooraChoo - Fear Hunters, littéralement les Chasseurs de Peurs - j'en étais au point où je redoutais l'épreuve de la mise au lit et la nuit chaotique qui ne manquait jamais de s'ensuivre.

Toutes les excuses étaient utilisées par ma Poule pour retarder l'instant fatidique du coucher.

L'endormissement se faisait de plus en tard et les réveils nocturnes baignés de larmes et de cris de plus en plus fréquents.

Renseignements pris, parmi les sept doudous proposés et les sprays aux huiles essentielles qui les accompagnent, nous avons opté pour le kit Mummy. 

Détail non négligeable: la momie est ROSE. Vous pensez bien qu'elle partait gagnante pour plaire à la Poule.

Le spray contenu dans le kit agit sur la tristesse, la peur de l'abandon, la douleur causée par une séparation. Un spray de circonstance, donc.

Dans la foulée, nous avons également embarqué le spray Skully destiné à aider à surmonter la peur du noir et apaiser les cauchemars.

J'aime assez l'idée de peluches pas gnangnan, décalées juste ce qu'il faut et elles-mêmes faisant partie de cet imaginaire qui paraît terrifiant aux yeux des plus petits. Des monstres gentils et amusants qui n'ont pas peur de ceux dont le passe-temps est de troubler le sommeil des enfants.

Selon Thaïs, quand un vilain monstre se présente - sous forme de cauchemar, émotion négative ou crainte - la momie le remballe illico presto: "va-t'en, méchant, le lit de Thaïs, c'est mon territoire!"

Nous avons d'ailleurs instauré un rituel. Chaque soir, Poupoule me fait part de ses états d'âme et nous choisissons le spray en fonction. Certaines fois, elle est marquée par l'absence de son papa ou la séparation d'avec ses frères, d'autres, elle redoute la nuit qui s'annonce porteuse de mauvais rêves.

Il arrive de plus en plus régulièrement qu'elle me confie se sentir tout à fait capable de se passer de spray... mais pas de sa momie!

Les bienfaits des huiles essentielles ne sont plus à prouver.

L'intelligence des KooraChoo est de les coupler à des peluches attachantes et d'intensifier ainsi leur action. Serrer son doudou dans les bras est une chose plus adaptée aux enfants car plus concrète que quelques gouttes d'une huile essentielle ou un jet de spray sur un mouchoir. Le doudou personnifie le réconfort et les accompagne toute la nuit.

Et s'il arrive encore que mon petit amour se réveille la nuit et exprime le besoin de venir se blottir au creux de moi, cela se fait en douceur.

Elle se lève, comme une grande, emporte son peignoir, son oreiller, sa veilleuse et sa momie, installe ses petites affaires et se rendort sans l'once d'un cri.

J'ai juste envie de dire Merci!