11 Juin 2020
C'était le 20 mars. On commençait seulement à prendre conscience de la signification d'être confiné et de ses conséquences.
Ce matin-là, je me suis levée tôt. Capsule sur les genoux, j'ai bu mon café, le regard tourné vers la fenêtre. Dans ce silence rare, j'ai soudain réalisé qu'au cours des semaines à venir, ce petit carré de terre qui forme notre jardin serait notre poumon, notre planche de salut. Et j'ai décidé de l'investir.
En creusant pour semer les graines, nous sommes tombées sur... un nid de patates. De grosses patates.
Ce 20 mars et tous les jours qui ont suivi, nous avons plongé les mains dans la terre noire, nous avons semé, planté, embelli. Les paumes et les doigts souillés, les ongles noirs, le sourire aux lèvres.
La fraîcheur du début de printemps a fait place à des journées radieuses. On a sorti la grande bassine en zinc, on l'a remplie et Céleste a pris ses quartiers flottants. Nos cris et nos jeux ont attiré de nouveaux copains félins amateurs de cabrioles et de câlins, pour le plus grand plaisir des filles.
L'homme a bricolé un enclos pour le compost ainsi qu'un abri pour ses tomates. Enthousiasmé par le résultat de son travail et l'aspect nouveau qu'il donnait au jardin, il a entrepris de créer un potager. La terre fut retournée et débarrassée de l'herbe qui la recouvrait, des racines et des pierres qui l'encombraient.
Au fil du confinement, le visage de notre petit jardin a bien changé.
Le buisson de capucines planté par les filles est haut et bien fourni. Les courgettes et la bruyère sont en fleur, les tomates rougissent et les framboises rosissent. Un plant de lilas a trouvé sa place le long d'une clôture. L'an prochain, il nous donnera, espérons-le, de belles fleurs. L'air embaume la lavande et la sauge. La verveine que l'on pensait vaincue par l'hiver, est à nouveau couverte de tendres feuilles vertes. Quant au yucca qui fut pourtant déraciné plusieurs fois, il est à présent orné de deux longues tiges prêtes à fleurir.
Dans ces quelques mètres carrés de terre, la vie est partout où se posent les yeux.
Chaque matin, accompagnée de Capsule et d'au moins un chat, j'en fais le tour. J'inspecte, je caresse, j'encourage... et je n'oublie jamais de remercier la nature pour sa générosité.
L'enclos pour le compost et l'abri pour les tomates. On va laisser le lierre recouvrir les planches et le tailler de temps en temps.
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