28 Octobre 2016
Sur le chemin de l'école, à l'orée du bois, se dresse une demeure abandonnée...
Rideaux déchirés, toiles d'araignées , serre éventrée et jardin redevenu sauvage.
Aux abords de cette maison abandonnée, je me suis promenée...
Cornebleu! J'eus mieux fait d'écouter les avertissements des anciens du village!
S'il est une chose que j'aime, c'est décidément créer des déguisements.
D'un souhait de Poule émerge une vague idée que je laisse mijoter quelques jours dans un des nombreux plis de mon steak cervical.
"Cette année, je veux encore être une sorcière, maman, mais avec plus de noir, stp!"
Sous-entendu, la première était pas mal bien que légèrement trop rosée à son goût.
Tu veux du noir, ma fille? Tu veux du sombre obscur? Des couleurs rat des bois et loup d'égouts? De la peau de chauve-souris tissée? Du cuir de crapaud laqué? Tu vas en avoir!
J'ai sorti la fin d'un rouleau de laine à costume noire, des échantillons de laine également dans les tons noir, gris et verdâtre ainsi que deux mesures de polyester pour doublure kaki et vert sapin. Le tout estampillé années 60 et gracieusement reçu par un ami dont feu le grand-père était tailleur.
Je me suis basée sur le patron tout simple de ma blouse sans manche, le cintrant juste un chouïa aux côtés. Le reste a été cousu à main levée.
Des morceaux de doublure déchirés ont été appliqués aux manches, idem le long de l'encolure. Les échantillons ont été apposés en tablier sur l'avant et le reste du rouleau de laine a servi pour les longueurs de la jupe. J'ai juste légèrement plissé pour donner plus d'ampleur.
Seule étape vraiment technique: les boutonnières réalisées au dos du corsage.
Ensuite, j'ai cousu une petite araignée en plastique poilu à l'encolure et accroché à l'aide de quelques points une écharpe à la maille arachnéenne autour de la jupe.
Pour l'anecdote, j'ai acheté cette écharpe, il y a des années, dans une petite boutique du Bailli à Bruxelles et... ne l'ai jamais utilisée. Pourtant au fil des ans, je ne m'en suis jamais séparée. Aujourd'hui, je sais quelle était sa destinée... (et là, trompettes et tambours)
Quand la Poule eut enfilé mon oeuvre (miaow) afin d'en juger le rendu, une vision d'horreur s'imposa à mon esprit: la doudoune bleu foncé à pois blanc, jolie comme tout pourtant, recouvrant tel un écran opaque le déguisement!
Une sorcière moyenâgeuse en doudoune fourrée polyester, c'est trop anachronique pour ma sensibilité artistique.
Ma Poule a besoin d'une cape!
Un reste de pelage de chat à la forme de T déjà adéquate, une fente sur la longueur pour y glisser le cou, deux gros boutons brillants pour maintenir les rabats sous lesquels je glisse une bande restante de doublure vert sapin et le tour est joué!
N'oublions pas la séquence la plus amusante qui consiste à soigneusement déchirer les bas des manches et de la traîne.
Sur la tête un chapeau trouvé tout fait pour un petit euro, sur le doigt une bague araignée en plastique et sur le visage fards et rouge à lèvres de maman.
Voilà comme une gentille poulette se transforme en une redoutable jeteuse de sort qui erre dès potron-minet à la lisière des forêts...
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