31 Octobre 2019
Mon grand amour était particulièrement effrayante cette année. A presque 9 ans, finis les déguisements mignons, place à ceux qui donnent des frissons.
Lors d'un passage à Bruxelles, alors que j'écumais les friperies, je suis tombée en arrêt devant une robe longue en satin violet ornée de dentelle noire du plus mauvais effet. Il s'en dégageait quelque chose de funèbre. Devant le regard horrifié de l'homme, je l'ai embarquée... pour un euro.
Il a eu besoin de se rassurer "tu ne vas quand-même pas porter ça?"
Absolument pas. Non seulement le violet me va comme un oeil au beurre noir, mais, en outre, la taille de la robe était si fine que j'aurais eu du mal à y glisser plus qu'une cuisse. Non, non, je ne comptais pas la porter. Par contre, j'avais déjà ma petite idée quand à son usage...
Halloween était encore loin, mais l'expérience m'a appris qu'il vaut mieux s'y prendre tôt pour éviter la nuit blanche la veille des festivités. Car c'est bien à cela que je destinais ma trouvaille: à vêtir ma grande Poulette afin de la rendre atrocement belle le jour venu.
Comme je l'espérais, Thaïs a immédiatement adopté la robe. Vous pensez, une vraie robe de princesse, longue, fluide et qui touuurne, avec de la dentelle et une large ceinture à la taille! J'ai de suite corrigé. Il s'agit d'une robe de Comtesse, pas de Princesse, et de Comtesse Morte, pour être précise. Les plus pointus y verront, comme moi, une libre inspiration de l'univers victorien de Penny Dreadful - série que je vous recommande chaudement en cette période!
La seule réticence de ma Poulette à endosser le costume fut que celui-ci était un modèle adulte. En effet, malgré une taille d'à peine plus de 55cm, la largeur des épaules, la longueur des bras, du buste et de la jupe, ainsi que les pinces à la poitrine indiquaient clairement que la robe avait appartenu, sinon à une femme très très mince, au moins à une - grande - adolescente.
Alors, je me suis adonnée à l'une de mes activités de prédilection: le bidouillage couture.
Mon objectif était de ne pas couper dans la robe afin que celle-ci soit encore portable lorsque Thaïs aurait grandi. J'ai donc relevé et rétréci les épaules de moitié, ce qui a remonté la taille au bon endroit, repris de quelques centimètres les côtés du buste et passé des fils ton sur ton dans les manches afin de les raccourcir en les plissant.
Ensuite, je me suis attaquée à la longueur de la jupe qui présentait 22 centimètres de trop. J'ai vite abandonné l'idée simple de l'ourlet géant car la couture visible à l'extérieur n'aurait pas été très seyante. Au lieu de ça, je me suis amusée à remonter le haut de la jupe vers l'intérieur et à le fixer à la main sur la couture de la taille pour former une couche supplémentaire autour des hanches.
La robe était vendue avec un long ruban de dentelle noire dans lequel j'ai formé plusieurs boucles que j'ai cousues ensemble.
Le matin du grand jour, j'ai réveillé ma Poulette 45 minutes plus tôt pour avoir le temps de la préparer tranquillement... Oui, mais, Céleste qui se lève généralement plus tard, avait décidé ce jour-là d'assister à l'habillement de sa soeur. Youpie. Ce fut une matinée agitée...
Cheveux crêpés, maintenus sur l'arrière par le ruban noir; visage glacé, yeux cernés et ensanglantés; vêtue de sa robe violette, Thaïs était méconnaissable... et moi, pas peu fière du résultat!
Et vous, qu'en pensez-vous?
Voir le profil de Alix sur le portail Overblog
Commenter cet article