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Une absence

Une de plus.

Une de celles qui sous-entendent cogitation, remises en question, accidents de la vie. Dans l'ordre inverse en l'occurrence. S'ajoute une mise en perspective dont l'issue n'est pas forcément celle qu'on attendait.

Une de celle qui m'éloignent d'ici.

Des maladies, graves, de proches. Plusieurs. Je garde la tête haute, mais mon corps butte, plus qu'à l'ordinaire. Il se fige, s'ankylose, se bétonne. Je n'y ai plus accès. La douleur, forte, est presque habituelle.

Un décès. Pas de ceux qu'on n'attend pas, mais de ceux qui marquent un tournant quand-même. La fin d'une génération. Tout le monde saute d'un rang. Je ne suis définitivement plus enfant. Le jardin où j'ai grandi, entourée de poules, oies, chiens, chats... tortues, sera vendu. A qui? Et la maison? Détruite?

Et nos souvenirs?

Le corps se tasse un peu plus. Mon mental entre dans la danse, se sclérose. Je ne réfléchis plus, ne respire presque plus. Tout n'est que douleur, la tête, la poitrine, le ventre. Et je m'effondre.

Depuis, encore, bouger les yeux de gauche à droite déclenche un mal comme une décharge. Je n'ai de paix que tapie dans l'ombre et le silence. La poitrine se détend peu à peu, mais un sursaut suffit à faire renaître la douleur. 

J'attends que le corps veuille bien redémarrer, feignant de ne pas m'apercevoir du temps, trop long, que cela lui prend.

J'attends que la tête retrouve toutes ses fonctions. Elle est en mode survie. Elle émet, mais ne trie ni ne réfléchit vraiment 

Je voudrais renaître, entièrement, de tout ceci. Que ce soit une phase, un passage vers un mieux, un chemin vers moi, une ouverture sur ce que je cache encore.

La retenue, les barrières qu'on s'impose, les croyances limitantes, les mots d'autres qu'on a pris comme autant de vérités car ils calmaient la frayeur de l'inconnu. La réussite, le bien-être, la reconnaissance d'autrui font partie de cet inconnu. Vivre encore, comme avant, en me répétant que je n'y ai pas droit ou vivre en croyant enfin que c'est possible?

Si j'opte pour ce deuxième choix, je vais devoir fracasser des murs, internes et externes. Or, j'ai un besoin vital de changement. Le statu quo signifierait m'éteindre petit à petit... Besoin de légèreté, de liberté et, simultanément, de cadre, de projet concret. Est-ce compatible?

Ici aussi, j'ai besoin de changement, mais comment? Vers quoi? Fermer le blog ou le laisser courir? Le renommer et en changer la ligne éditoriale ou en créer un nouveau? Et Instagram... qu'en faire? Qu'est-ce que ça m'apporte en termes d'épanouissement, de retour?

Même malade, ma tête cogite. Et dire qu'elle ne fonctionne qu'à la moitié de son rendement habituel...

Je vais la laisser suivre son errance et reposer le corps tant que cela m'est permis.

Une absence
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Alix


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