16 Juillet 2019
Le week-end dernier, le samedi 13 juillet, j'ai eu 45 ans.
Malade depuis quelques jours, j'ai passé la matinée chez le médecin et l'après-midi dans la voiture pour plus de 700km vers la maison. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'y penser.
Et pourtant... aujourd'hui, je me retrouve seule dans cette demeure silencieuse et le couperet tombe. 45 ans.
La moitié de mon existence, voire plus, est déjà derrière moi et qu'en ai-je fait?
Quand on parle de réussite, les gens exposent, pour la plupart, leurs réussites universitaires, professionnelles, matérielles. Pas moi. Et pour cause.
J'ai bien deux diplômes universitaires en poche, mais j'ai toujours été de l'avis que quiconque veut réussir des études peut y arriver. Tout est question de volonté et d'étude. Alors, ces diplômes, je ne les classe pas forcément parmi mes plus beaux succès. D'autant que, professionnellement, ils ne m'ont pas vraiment aidée.
Voilà bien un domaine où je n'ai jamais trouvé ma voie. Ma vie professionnelle est une suite de postes occupés dans des secteurs aussi variés que la gestion d'un magasin, l'horeca, les Ressources Humaines, la graphisme, la traduction (de manga, principalement)... Seule constante: tant que j'apprends, tout va, dès que ce n'est plus le cas, l'ennui survient et c'est la débâcle. Et depuis quelques années, il faut l'avouer, c'est le vide.
Quant aux réussites matérielles... avec les années, j'ai appris à préférer la valeur sentimentale des objets à leur valeur financière. Je me fous de rouler en Skoda, tant que j'y suis bien installée, en sécurité avec mes filles et qu'elle me permet de me garer facilement. J'ai été propriétaire à Bruxelles, je suis locataire dans une région que certains qualifient de "dévastée". J'y ai cependant trouvé une certaine forme de sérénité. J'adore les fripes et ne comprendrai jamais le plaisir de se promener avec un sac griffé au logo peu discret. Pour le prix du sac, je remplis ma garde-robe et celle des filles, sans la crainte incessante que quelqu'un ne me vole puisque ces possessions ne valent rien en argent sonnant et trébuchant.
Est-ce une forme de sagesse que de réaliser que quoi qu'on possède, cela ne nous est d'aucune utilité quand on disparaît? Je n'en sais rien, mais je pense de même en ce qui concerne les guerres d'ego, la volonté de certains d'imposer leur avis comme la vérité, le paraître, l'étalage... à quoi bon? Et après?
Quoi qu'il en soit, s'il y a une chose que j'estime avoir réussie dans ma vie, c'est rebondir.
D'écueils en échecs, de trahisons en désillusions, agressions morales et physiques, abandons; malgré l'hypersensibilité paroxystique, la dépression qui pousse au pire, les angoisses qui paralysent; malgré les tentations de trouver l'oubli de tout dans des solutions faciles; malgré tout ce qui a failli, au cours de ces 45 dernières années, avoir ma peau, malgré tout, je me suis relevée et remise à marcher. Malgré tout, je trouve encore de la joie dans ce que je fais, dans ce que je vis... J'ai même trouvé la force de devenir la maman de deux êtres magnifiques. La résilience, vous diront les psys. Moi, j'aime l'idée du rebond et l'énergie qu'il suggère.
Maintenant, j'aimerais que cette énergie me pousse à me réaliser autrement, vers une activité qui capte et garde mon attention flottante, qui me permette d'accéder à une reconnaissance dont je ressens, de plus en plus, un besoin pressant.
45 ans, c'est comme être à la croisée des chemins, comme une ritournelle qui répète "c'est maintenant ou jamais"... mais par où et comment commencer?
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