9 Octobre 2012
Les choses n'étaient pas supposées se dérouler de cette façon.
Nous étions censés vivre heureux tous ensemble longtemps encore, la Poule, les mini-Flaminous, Flaminou 1er du nom, Lilly et moi. Ma chatounette devait, dans quelques années, le plus tard possible, fermer doucement ses jolis yeux et pousser son dernier soupir tendrement lovée tout contre moi...mais la vie est telle que rien ne se passe jamais comme on le souhaiterait.
Flaminou présente "une allergie sévère aux poils de chat se manifestant sous forme d'asthme." Dixit le docteur qui a ajouté "à ce stade, Alix, c'est votre mari ou le chat." Cruel dilemne. J'ai tranché. Flaminou reste, Lilly, elle, ne finira pas sa vie en tant que membre de notre petite famille. Moi, je culpabilise et me sens perdue, après 11 ans de cohabitation féline, dans cet appartement sans Miaaaou, sans RRRouuuu (oui, Lilly se prenait parfois pour un pigeon), sans chat.
Décision fut prise d'amener ma p'tite fourrure chez mon papa où elle jouit d'un espace dépourvu de bébé chahuteur, d'un jardin spacieux et du droit de dormir sur le lit. Flaminou respire à nouveau, au propre comme au figuré, car je suis certaine qu'il a vu l'ombre du doute passer furtivement dans mes prunelles au moment du choix fatidique.
Depuis, au sortir de la nuit ou de la sieste, Thaïs guette à mes pieds la boule de poils qui m'accompagnait toujours et participait au rituel du lever. Face à l'absence, elle lève vers moi ses yeux inquiets et dit "Lilly daar, mama?" (Lilly là, maman?) Non, ma chérie, Lilly plus daar, il va falloir se déshabituer. Surtout moi.
Inconsciemment, chaque jour, je la cherche des yeux. Je la vois en chaque ombre ou objet sombre qui traîne au sol ou sur les meubles, je continue de laisser la porte de la buanderie entrouverte pour laisser un passage vers la litière et quand Thaïs se réveille et chahute dans sa chambre, je m'attends à la voir assise devant la porte close, le menton levé, miaulant à mon approche comme pour me dire "dépêche-toi, bébé est réveillé!" Je crois l'entendre aussi et le silence qui m'accueille quand j'entre dans l'appartement m'angoisse. J'ai besoin de quelques secondes pour réaliser que, non, il ne lui est rien arrivé, mais qu'elle n'est tout simplement plus là...
Ce discours résonne comme une oraison funèbre alors que Lilly a simplement déménagé et que, je le réalise, j'ai la chance et le bonheur d'avoir un papa qui accepte de jouer les adoptants! Mais c'est qu'on s'y attache à ces p'tites bêtes!
Derniers pas de Lilly sur la terrasse. Aux dernières nouvelles, sa nouvelle demeure lui convient à merveille et je n'ai pas l'air de lui manquer... Les chats sont des êtres vivants dénués de sentiments.
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