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Une petite faim?

Cuisiner détend l'homme autant que coudre me délasse. Même au terme d'une journée de travail bien chargée, il intègre la cuisine et gare à qui oserait poser une phalange sur l'extrémité du manche d'une casserole! J'ai le droit de suggérer et de goûter, si et seulement si cela m'est demandé - j'allais dire "ordonné", mais bon, faut pas pousser non plus. Il n'est pas rare qu'une fois mon avis entendu et approuvé, ma petite personne se retrouve gentiment reconduite jusqu'aux limites de cet espace créatif devenu un lieu typiquement masculin.

Il fut un temps où ma créativité s'exprimait dans la cuisine. Je composais, décomposais, recomposais, chaque soir, des mets simples et savoureux. Mélanges d'épices et d'ingrédients parfois surprenants ravissaient mes convives et mes propres papilles. J'étais la championne des repas "fonds de placard." Vous savez, quand la plupart des gens s'exclament "il faut faire les courses, y a plus rien à manger!" Bien entendu, je ne concoctais pas un menu 5 plats à base du contenu de 3 boîtes de conserve et d'un broccoli jauni, cela dit, je parvenais toujours à poser sur la table une tambouille digne de ce nom...

Et puis, vint le temps de la grossesse. Durant les 3 premiers mois, c'est classique, la vue d'un simple bol de soupe maison me causait d'abominables nausées. Les mois suivants, j'ai perdu mon sens du goût. C'est à cette époque que l'homme s'est petit à petit imposé comme the king of the kitchen. J'étais toujours capable de savourer ses bons petits plats et reconnaître leurs composantes, éventuellement conseiller l'une ou l'autre amélioration, mais j'étais devenue totalement inapte à mixer des ingrédients pour en tirer quelque chose de mangeable. L'envie n'y était plus, c'est sûr, mais les idées non plus.

Cette faculté "ratatouillienne" de faire de la moindre omelette un mets étoilé - bon, là, je l'admets, je gonfle un peu - semble, depuis, perdue à jamais. Je suis redevenue la reine des fonds de placard, mais quand l'homme est là, je me contente de lui souffler l'idée et garde les pattes hors des plats de peur que la malédiction du non goût dont je suis victime ne les contamine. Bien entendu, un homme qui cuisine, et divinement bien, en plus, c'est hautement appréciable, mais quand l'homme passe tous les soirs de la semaine, plusieurs semaines de suite, à l'extérieur - des réunions TRES importantes, dit-il, oui, oui - et que ma fille me répète que ce que je lui prépare n'est pas bon... que fais-je?

Poule et moi partageons le même amour de la variété. Au resto, ou quand je mange, en général, je préfère de loin les zakouskis et les entrées aux plats et desserts. J'ai pris l'habitude l'an dernier de proposer une sorte d'assiette tapas à la Poule en guise de repas du soir. Elle mange un repas chaud le midi à l'école, n'est pas très fan des tartines et, comme expliqué ci-dessus, ma cuisine ne lui sied guère. Donc, assiette tapas = bonne planque: rapidement préparée et approuvée par l'animal. Oui, mais d'assiette en assiette, il m'est arrivé de tomber à court d'imagination et de lasser mon cher et tendre gallinacé. J'allais jeter l'éponge et me rabattre sur du surgelé quand lors de notre dernière visite à notre librairie de prédilection - librairie Papyrus, chaussée de Charleroi, que je salue au passage - notre nez fut attiré par une odeur d'épices propice à une salivation abondante. Poule a dit: "ça sent bon, maman." J'ai dit: "c'est vrai, ma Poule." Poule a dit: "je veux manger ça, maman." J'ai répondu: "moi aussi, ma Poule."

Nous sommes ressorties de chez Orientalia un sachet rempli de petites choses à déguster pour 13€. Des tapas version libanaise à prix démocratique, c'est tentant. Et une fois dans l'assiette, le goût fut à la mesure de l'odeur... c'est donc repue et satisfaite que la Poule a ensuite posé ses petons-papattes sur la table basse du salon pour mater son "saint-nimé". Avant de se mettre au lit, elle m'a demandé "on ira encore, maman, chercher des choses à manger dans le magasin qui sent bon?" Oh que oui, on ira!!

 

Le noir, c'est moi... j'aime quand c'est bien grillé, voire cramé :-)
Le noir, c'est moi... j'aime quand c'est bien grillé, voire cramé :-)

Le noir, c'est moi... j'aime quand c'est bien grillé, voire cramé :-)

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