20 Septembre 2011
Maman ne s’est envolée que deux tous petits jours et deux nuits minuscules, et pourtant mon sentiment est qu’une éternité s’est écoulée depuis que j’ai serré mon petit bébé dans mes bras. Une éternité au cours de laquelle Poupoule a évolué et appris de nouvelles choses qui, doucement, font d’elle un grand bébé…
Tout commence par un Toc! lorsque je lui mets la cuillère en bouche. Un Toc discret, comme assourdi, mais un Toc bien perceptible à mes oreilles attentives. S’ensuit une bataille historique pour tenter d’insérer un doigt dans la bouche de ma Poule réticente. Bataille que je perds, bien entendu. Mais Super Mum a plus d’un tour dans son sac… Je passe donc au plan B qui consiste à rire exagérément, bruyamment, toutes dents dehors. Ni une ni deux, Poupoule m’imite et là, je vois… ben, pas grand-chose au début, à vrai dire. Je repasse donc par la case cuillère. Toc! Et puis, entame un abominable "Hihihihiiiiiiiiiii!" Poule me singe, et enfin, je vois, en transparence, sous la peau fine de la gencive inférieure, deux modestes perles blanches prêtes à pointer le bout du nez!!
Séquence émotion, sortez les mouchoirs, maman Niagara entre en action. Regard perplexe de Poule qui semble me dire "Ben quoi? C’est pas une bonne nouvelle?" Si, si, si, c’est une excellente nouvelle, à 10 mois avoir ses premières dents, c’est plus que bien. Commençait comme qui dirait à être temps, en même temps, pour une Poule, avoir des dents, ce doit être perturbant, non? Quoi qu’il en soit, mon appareil est chargé et prêt à être dégainé pour le jour où les quenottes feront leur sortie officielle.
Après l’émotion causée par le Toc! et la découverte qui s’ensuit, je pose la Poule sur le divan-lit pour notre session de psychomotri-chatouille quotidienne. Je lui tourne le dos 30 secondes, car on enlève ses chaussures pour jouer dans le sofa – oui, papa – et me retourne vers la Poule avec l’intention de débuter la séance par quelques bisous au creux du cou où ça provoque des crises de rire proches de l’hystérie, et…stupéfaction!! Poule assise n’est plus, elle a fait place à Poule à genoux. Fièrement dressée, les mains posées sur le dossier, elle me sourit de toutes ses… gencives. Je m’exclame "bravo, mon amour!", elle lâche son support pour faire bravo et bascule en avant, le nez heurtant le dossier heureusement capitonné. Bien joué, maman, mais quelle cruche!!! Comme toujours dans ces cas-là, je dégaine mon rire forcé, et Poule, bien que souffrant un petit peu, hésite, puis cesse de pleurer, pensant sans doute que si maman-qui-m’aime-tant rigole, c’est qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Je réitère l’expérience dans le parc, puis dans le lit, c’est officiel, Poule se redresse et se met à genoux toute seule ! Yahou ! Prochaine étape : le marathon de New-York…
Le lendemain de la Journée Mondiale des Dents et Genoux, je m’apprête à vivre une journée normale. Et c’est en sifflotant que je donne le bain à Poupoule qui, une fois de plus inonde la salle-de-bain. Après l’avoir habillée, je la coiffe car la Poule commence à avoir le poil long, et, alors que je m’apprête à poser sa petite brosse sur le bord de la table à langer, elle s’en empare, à l’endroit, la dirige vers sa jolie tête duveteuse et répète les gestes de maman. Comme la veille, stupéfaction! Poule serait-elle surdouée??? Sûrement! Je reprends la brosse, la pose, elle l’attrape, se brosse et ainsi de suite. J’empoigne donc mon appareil photo et là… Poupoule arrête et râle. Ben tiens… Résumons donc : la Biboune se coiffe comme une grande. Sauf devant la caméra.
Dimanche sans voiture oblige, entre deux averses, on sort la marmaille. Pause café (très) chaud au Kaaitheater – oui, c’est à 10 minutes de la maison, mais pluie + vent + froid ont radicalement raccourci notre périple – je sors un biscuit bio fondant pour babies sans dent, le coupe en deux afin d’éviter l’étranglement dû à la bâfrerie de ma gallinacée qui a pour habitude de fourrer le tout dans son bec en une fois, et, à nouveau stu-pé-fac-tion!! Poule saisit délicatement le biscuit entre ses petits doigts, l’observe longuement, puis le porte à ses lèvres, en détache un morceau aux dimensions convenables, mâche avec application et répète l’opération. C’est parce qu’on a (presque) des dents, qu’on fait sa précieuse, mam’zelle?
Je ne peux m’empêcher de me demander : est-ce moi qui étouffe mon bébé et l’empêche d’évoluer ? Deux petits jours sans maman, et les progrès se multiplient… Si je m’éloigne une semaine, vous croyez qu’elle saura lire et écrire? En tout cas, j’ai pris la décision de la laisser faire plus librement, de ne plus être aux aguets pour prévenir la moindre chute, éviter le moindre bobo.
Ma Poule, tu es libre, maman lâche prise… mais fais gaffe quand-même, ok?
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