23 Mai 2011
Non, je n’ai pas été inspirée par l’opéra de Jules Massenet lors du choix du prénom de ma fille, bien que j’eus pu car je le trouve magnifique.
C’est ma môman qui, à son insu, me l’a suggéré, alors que je n’étais encore qu’une adolescente rebelle, ou pensant l’être, adepte du total look noir corbeau (hélas, non, aucune illustration de cette époque décadente). Bien que rebelle, je n’en étais pas moins lectrice assidue de poésie française et je dévorais les recueils de la bibliothèque maternelle. C’est dans l’un d’eux que je découvris la Ballade des Dames du temps jadis de François Villon. Je tombai immédiatement sous le charme suranné de ces vers venus d’un autre temps, encore que, avouons-le, je n’en saisis malheureusement pas toutes les subtilités – vous maîtrisez le françois moyenâgeux, vous ?
Quoiqu’il en soit, impossible ensuite de me sortir ce poème de la tête et cette ligne en particulier « Mais où sont les neiges d'antan ? » Pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée. Tout comme pour le prénom, pourquoi celui-là et pas un autre ? Sans doute parce qu’Archipiades et Haramburgis sont des prénoms relativement difficiles à apprécier ? Oui, mais Héloïse, Flora, Jeanne, Aliz… ? Non, Thaïs. J’ai dû en toucher mot à ma chère génitrice car c’est à nouveau par elle que j’ai découvert la version chantée par Georges Brassens, et le charme continua d’opérer…
L’eau coula sous les ponts, les saisons défilèrent et le souvenir s’effaça de ma mémoire…
Jusqu’à cette soirée d’octobre 2010 où mon homme et moi-même, allongés côte à côte dans le lit, désespérions de trouver un prénom pour notre petite fille qui ne tarderait pas à pointer le bout de son nez – le bout de ses fesses, dans ce cas précis. Nous énumérions les prénoms retenus au premier tour et chaque proposition se concluait immanquablement par "oui, non, je sais pas trop…" - "Ja, nee, ik weet het niet…" dans le chef du Flaminou. Et alors que nous sombrions dans le découragement le plus profond, une lueur jaillit du fin fond de l’embranchement d’un de mes hémisphères "ou sinon il y a Thaïs…" Marmonnement surpris mais approbateur émanant des lèvres de l’homme, surprise de ma part aussi d’avoir si longtemps oublié ce prénom jadis tant aimé, coup de boule appréciateur de mon locataire utérin et accord conclu dans la minute avant une nuit de repos bien méritée. C’est ce que j’appelle une affaire rondement menée.
Alors, "Qui beauté eut trop plus qu'humaine?" Thaïs, évidemment ! Thaïs qui fait de la gymnastique…
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