26 Mars 2013
Vendredi dernier, j'ai assisté à ma première réunion de parents en tant que parent.
Coup de vieux. Un de plus.
L'expérience s'est cependant révélée intéressante...
A la crèche, Thaïs était dans son élément. A peine arrivée, elle s'est mise à bondir tel un marsupial de gauche à droite, à bavarder avec les "madamekes" qu'elle côtoie tous les jours, à interpeler les autres parents... Par contre, au moment de pénétrer dans le local réservé à notre entrevue avec ses deux gardiennes, blocage. A-t-elle cru qu'on allait la laisser sur place pour la nuit? Aucune idée, mais la Poule a préféré refermer la porte sur nous et passer ce quart-d'heure à jouer avec la directrice de la crèche. Ce qui nous a permis, en fin de compte, de discuter EN PAIX!!
Rien de neuf sous le soleil, Poule est à la crèche telle que nous la connaissons à la maison et se développe très bien. Elle aime courir, sauter sur deux et un pied, danser, tourner, rouler à vélo... Elle est éveillée, curieuse, toujours très enthousiaste pour apprendre de nouvelles choses et prend part avec plaisir aux activités proposées. Trait marquant de son caractère: quand elle est occupée, elle fait preuve d'une très grande concentration et mène les choses qu'elle entreprend jusqu'au bout. Elle a un caractère fort, mais agréable - comme sa maman... - et est en général sage et obéissante - comme son papa... Elle est très sociable, aussi bien avec les autres enfants qu'avec les surveillantes, et adore jouer avec son groupe de copines. C'est aussi une petite fille très indépendante qui s'habille et se déshabille toute seule et qui préfère toujours essayer de faire les choses seule. Quand elle y arrive, elle aime montrer ce qu'elle a accompli. Et enfin, c'est une petite Poule câline qui réclame régulièrement des câlins...
Chaque enfant s'est vu octroyé deux couronnes dans les catégories où il ou elle excelle. Chez Poule, c'est la langue et la motricité fine. Les deux catégories furent, pour nous, une bonne surprise. La motricité fine principalement parce que Poulette étant mon premier enfant, je ne savais pas que cela était pris en compte à un si jeune âge. Nous avons donc appris avec étonnement que la Poule est très douée pour enfiler des perles et faire des colliers, faire des puzzles TOUTE SEULE - à la maison, elle fait donc l'andouille quand elle prétend ne pas trouver la pièce adéquate!! - habiller et déshabiller les poupées et boutonner et déboutonner les vêtements - et là, je comprends mieux sa manie d'essayer d'attraper les boutons de mes vêtements quand je l'habille. Samedi, lors de notre tour en ville, je lui ai acheté une boîte de grosses perles colorées. L'étiquette en interdit l'usage aux moins de 5 ans, mais dès le retour à la maison, Poule s'est ruée sur la boîte et s'est mise à enfiler les perles par couleur... L'activité se fera de toute façon sous surveillance parentale.
En ce qui concerne la langue, Flaminou et moi étions sincèrement contents d'apprendre que Poule parle très bien aussi bien en néerlandais qu'en français. Pas de fausse modestie, nos craintes étaient liées au fait qu'elle est élevée en deux langues. Nous, adultes qui imposons ce choix à nos enfants, n'avons en fait qu'une vague idée du défi que nous leur demandons de relever. A moins, bien entendu, d'être passés par là également, ce qui n'est ni mon cas, ni celui de Flaminou. Et les échecs sont fréquents. Pour certains enfants, la tâche est trop ardue et cela peut entraîner des soucis dans le développement des autres domaines voire un dégoût total de l'apprentissage d'une des langues ou des langues en général*. Nous nous sommes souvent demandés ce qu'on ferait le cas échéant car chez nous, nul snobisme d'avoir un enfant bilingue, nulle revanche sur un manque personnel, nulle désir de faciliter l'avenir professionnel, Thaïs est élevée en deux langues parce que nos langues maternelles sont différentes, point. Je suis francophone, Flaminou flamand et quand nous parlons à notre enfant, c'est avec la langue du coeur, celle dans laquelle nous avons été élevés. Traduire ces mots dans une autre langue relèverait de l'absurdité la plus totale. Parler flamand à ma fille serait synonyme de l'induire en erreur et lui inculquer des données erronnées et idem dans le chef du Flaminou pour le français. Soulagement, donc, même si nous savions qu'il n'y avait pas de problème majeur, et fierté d'apprendre qu'en plus, la Poule se débrouillait excessivement bien. Mention spéciale à la crèche néerlandophone qui prend la peine d'indiquer qu'en français AUSSI la Poule est douée. Cela paraît idiot, mais c'est très révélateur de l'esprit ouvert de l'environnement où grandit la Poulette. Pour les non-belges qui me suivent, sachez que ce ne serait pas partout pareil...
Poule est parfaite, alors? A nos yeux, oui, voyons. Cependant, nous sommes des parents capables de faire preuve d'objectivité quand cela est nécessaire...une fois de temps en temps. Tout comme elle a des dents, la Poule a des points faibles. L'incrédulité que je lis dans vos yeux me va droit au coeur, soyez-en remerciés, mais je vous assure que c'est la vérité. Poule est une bestiole sociable, très sociable, trop sociable. Elle a beaucoup de mal à s'occuper seule et réclame souvent l'attention des gens qui l'entourent. A la maison, ça se traduit par un "Mama! Kijk! (regarde)" toutes les 2 minutes qui empêche maman de se concentrer sur quoi que ce soit. La parade consiste à impliquer la Poule dans toutes mes activités. Cependant, au fur et à mesure qu'elle grandit, Poulette apprend à s'occuper seule pour des périodes plus ou moins longues. Seule condition: être près de nous. Un autre point qu'ils nous faudra mesurer plus tard est sa propension à héler et à engager la discussion avec toutes les personnes qu'elle croise. C'est mignon, c'est comique, elle reçoit des cadeaux ou des biscuits (!) mais, comme l'histoire nous l'a démontré, ça peut aussi être dangereux. A surveiller, donc. Dernier point de la série, le caractère passionné de la Poule. Quand elle fait quelque chose, elle le fait à fond. Quand elle râle, par conséquent, aussi. Comme tout être humain, elle a ses mauvais jours et dans ses mauvais jours, elle est vraiment de mauvais poil. Si vous êtes d'accord pour la tenir à bras et accéder à toutes ses demandes tout au long de la journée, pas de problème, tout se passera bien. Sinon... Le bon côté de la chose est que l'animal étant dénué d'hypocrisie, son humeur saute aux yeux dès le réveil et en cas de jour noir, rien ne vous empêche de l'enfermer dans une pièce en attendant que la bonne humeur revienne.
Autre petite chose qu'il nous faudra prendre en compte dans un futur très proche: le départ d'Aline. Aline, c'est la grande copine de Thaïs. Qui dit Aline, dit Thaïs et vice versa. Elles s'appellent dans la rue le matin quand elles s'aperçoivent et, jusqu'à l'heure du départ, passent leurs journées ensemble. Le soir, Thaïs nous sert de l'Aline à toutes les sauces. Bref, elles s'adorent! C'est un beau roman d'amitié, oui, mais Aline a deux mois de plus que Thaïs et cela signifie donc qu'après les vacances de Pâques, Aline quitte définitivement la crèche pour faire sa grande entrée à l'école. Catastrophe! Thaïs ne rentrera à l'école qu'en septembre et elle intègrera une autre école... Ma Poulette risque donc d'être un peu déstabilisée dans les semaines qui vont suivre. J'ai trouvé l'attitude des gardiennes très prévenante concernant cette histoire. Ensemble, on va essayer de faire en sorte que la transition se déroule de la meilleure façon qui soit.
On nous a remis une feuille reprenant les grands points de la conversation. Je trouvais l'idée tellement mignonne que je l'ai accrochée sur l'étagère de la Poule. A chaque fois qu'on l'assied sur sa table à langer, elle pointe son petit doigt vers l'affiche et s'exclame "Thaïch flink, he!" (Thaïch sage, hein! Traduction approximative, flink sous-entend aussi du courage et du travail bien fait, un comportement adéquat).
Si j'ai été surprise lorsque j'ai reçu la convocation à la réunion, je trouve l'idée excellente. Le but est vraiment de faire le point sur les forces et les faiblesses de l'enfant avant son entrée en classe d'accueil ou en maternelle. Ces entrevues ne sont donc réservées qu'aux parents de Peuters, un mot qui n'a pas de traduction exacte en français, mais qui désigne les enfants à partir de +/-2 ans qui marchent déjà comme des grands et mangent seuls. Les parents de Baby's et de Kruipers (bébés rampants) n'étaient pas oubliés puisqu'en début de soirée, une petite réception ainsi qu'une mini-conférence sur l'emploi des langues en milieu d'accueil néerlandophone étaient organisées.
Une très chouette, et très utile, initiative donc, dont nous sommes repartis, Flaminou et moi, le coeur léger et rempli de fierté pour la petite Poule qui est la nôtre. On a fêté l'occasion en allant chercher des sushis...et pas que pour nous deux. Je vous l'ai dit, non, que la Poule essayait tout avec énormément d'enthousiasme? Eh bien, le poisson cru aussi. Testé et approuvé. Déjà qu'il fallait que je partage les "pinons pin pin**" de mes salades...
Et vous, avez-vous eu ce genre d'entretien avec le personnel de votre crèche?
*sur ma to read list "Le défi des enfants bilingues" de Barbara
Abdelilah-Bauer, l'avez-vous lu?
**pignons de pin, bien sûr!
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