22 Janvier 2014
Pas moyen de me défiler de la promesse faite hier sans entamer sérieusement ma réputation. Le voici donc le petit texte écrit pendant ma grossesse. En vous le proposant, plutôt qu'un autre écrit plus récemment, je ne me mouille pas trop, j'avoue. Il est assez proche de ce que vous lisez sur ce blog depuis plus de 3 ans. C'est mignon, c'est léger, ça ne mange pas de pain... Mais il faut bien commencer quelque part, n'est-ce pas?
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Il est beau, le bidou, il est rond, il est tendu! Qui veut voir le bidou? Tout le monde. Il faut dire qu'il n'y a pas vraiment moyen de l'ignorer, ce bidou... la jeune femme qui le porte affiche 15 kilos de plus sur la balance. Dur à assumer, mais c'est pour la bonne cause. Ce bidou renferme un trésor. En son sein repose sereinement une Biboune, un être humain miniature qui a déjà tout ce qu'il faut à l'endroit approprié. Le bidou, lorsqu'il était désespérément vide et plat, a longtemps soupiré d'envie à la vue de ses congénères rebondis. Il lui est arrivé d'en vouloir à sa propriétaire d'être incapable de trouver une gentille moitié qui partagerait son désir de le voir se remplir et s'épanouir tout en rondeurs. Alors, de temps en temps, il prenait l'initiative d'enfler, dans l'espoir qu'elle remarquerait la douceur que lui conférait ce nouveau profil extraverti. Hélas, pour tout résultat, bidou se retrouvait privé de sucre, de gras et de soda pendant de longs jours, jusqu'à ce qu'il récupère son aspect initial. Ce n'est pas qu'elle était bouchée, la propriétaire, en réalité, son manque de relief la taraudait tout autant et elle ne savait plus qu'entreprendre pour y remédier. Elle avait tout tenté pour se débarrasser de cette terrible maladie qu'est le célibat, sans y parvenir. A chaque nouveau sollicitant, elle s'enfonçait un peu plus dans la certitude que son mal était incurable. Pas un ne trouvait grâce à ses yeux exigeants. Le bidou, bien qu'impatient, comprenait. Il ne se serait pas non plus laissé investir la matrice par une horde de tétards gesticulants d'origine non contrôlée. Alors, il se taisait, espérait, attendait, guettait l'invasion de papillon à l'intérieur de son voisin de palier, l'estomac. Il se persuadait qu'il hébergerait un jour un charmant petit locataire en fredonnant: "un jour, mon fécondeur viendra..." Au travers de ses parois épaisses, des bribes de phrases lui parvenaient en sourdine "l'espoir fait vivre..." "tout vient à point..." Ces paroles, il les faisait siennes. Il les rangeait dans ses cellules pour les sortir et se les répéter en boucle lorsque l'envie de baisser les trompes le submergeait. Et ça fonctionnait. La flamme de l'espoir cessait de vaciller et se dressait à nouveau haute et fière.
Le bidou a attendu longtemps avant de voir ses voeux s'exaucer. Des années qui lui parurent des siècles. Il dut prendre sur lui, s'asseoir sur ses envies, ravaler sa fierté... mais, au final, il fut comblé. Un têtard vint se blottir contre sa chaude et accueillante paroi où il rencontra sa douce moitié d'oeuf. Ils se mélangèrent, se divisèrent, se multiplièrent et, au fil des mois, grossirent pour conférer à bidou son aspect convexe actuel. Il n'est pas peu fier, le bidou. Il est beau, il est rond, il est tendu! Il s'exhibe avec bonheur. Il prend de la hauteur. Il brandit son nombril au nez de ses congénères à la platitude tristoune et leur adresse un message d'espoir:
Mes amis, n'ayez pas l'ovaire morose
Un jour viendra vous verrez la vie en rose.
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Voilà... comme dirait Liane, "c'est pas de la grande écriture, juste un peu de lecture..."
Je ferai sans doute mieux la prochaine fois.
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