10 Octobre 2013
Et zou! Une semaine sans alcool accomplie, une deuxième entamée! Non sans difficulté, je vous l'avoue. C'est en s'interdisant quelque chose que l'on prend pleinement conscience de son impact sur notre existence. Les habitudes ont la peau coriace. Heureusement, mon entêtement l'est plus encore. Peut-être est-ce aussi la nature éphémère de l'interdit et la promesse que mes lèvres tremperont à nouveau, dans peu de temps, dans un délicieux breuvage alcoolisé qui alimentent ma persévérance. Certains diront qu'il est tellement bon d'attendre, que la récompense n'en est que plus savoureuse...
Ma semaine, en gros, s'est bien passée. Ma motivation est intacte malgré quelques titillements insidieux qui n'auront cependant pas réussi à me faire flancher. Les trois premiers jours, j'y ai à peine pensé. Ce sont les messages, les e-mails, les commentaires reçus qui m'ont fait garder à l'esprit l'aventure dans laquelle je m'engageais. Jeudi soir, alors que nous venions récupérer une Poule malade chez ma maman, l'homme s'est vu offrir une Chimay blonde. A deux reprises, j'ai dû réprimer le geste de porter le verre à mes lèvres, non par envie, mais par pure habitude. Il arrive souvent qu'il prenne une bière et que j'en boive une ou deux gorgées. J'ai pris conscience de cet automatisme avec amusement, mais aussi une certaine inquiétude. Combien de gestes posons-nous par réflexe et non par désir conscient au cours d'une journée?
Vendredi soir, l'homme a ouvert une Chouffe. Il l'a bue, tranquillement, installé à mes côtés dans le sofa. L'alcool du vendredi soir a une connotation particulière. Il est le symbole de la fin d'un cycle. La semaine de travail est terminée, nous sommes aux portes du week-end, fief des loisirs et du lâcher-prise, rituellement accueilli par un verre d'alcool. ce verre est la promesse d'un repos bien mérité pour certains, de célébration pour d'autres. Heureusement, la Chouffe ne figure pas en tête de classement de mes drogues favorites. Après avoir persisté quelques minutes, l'envie de boire quelque chose d'alcoolisé s'est dissipée. J'ai un stock de tisane aux goûts variés qui suffit amplement à combler ma soif. Pour le moment.
Dimanche, au retour de notre visite au Parlement Bruxellois, nous avons fait halte pour nous sustenter. L'homme - que je suis sur le point de faire passer pour un indécrottable alcoolique - a accompagné sa lasagne d'une bière. Vous lisez bien, lasagne et bière. Moi, j'ai fait le choix fou fou fou d'arroser ma salade d'un thé glacé à la canneberge. Oui, ma vie est excitante! En ce qui concerne l'envie d'alcool, elle ne s'est pas manifestée. Et j'en ai ressenti une certaine fierté.
Lundi après-midi, le soleil brille sur la capitale. Les terrasses sont bondées de gens insouciants qui apprécient une pils ou un verre de rosé en profitant de la douce chaleur et en papotant joyeusement les uns avec les autres. On s'accoste d'une table à l'autre, on hèle l'ami qui passe et on l'invite à se joindre à la fête, on sourit, on trinque, on éclate de rire... Et là, contre toute attente, ce verre de rosé qui scintille dans la lumière me donne la furieuse envie d'arrêter la voiture en double file et de me ruer sur lui pour le vider d'un trait. Aïe. Aurais-je - déjà - atteint ma limite? Ou n'est-ce que l'impression de liberté et de camarederie franche laissée par la scène qui m'incite à considérer ce verre de rosé comme hautement désirable? L'alcool joue un rôle social, on le sait, et c'est cet aspect qui vient de m'atteindre en pleine figure. La baffe. A la seconde où on commande un soft, on est étiqueté chiant. Je passe mon chemin, la gorge sèche, le regard noir, les mains crispées sur le volant. Un pot de beurre de cacahuète m'attend à la maison. Le reste de la semaine s'est déroulé sans accroc.
Dans l'ensemble, vos réactions à ce défi ont été positives et encourageantes. Une amie a même décidé de "m'accompagner" un bout de chemin. Bien sûr, je n'ai pas échappé à la suspicion de grossesse. Quelqu'un qui ne boit pas est encore considéré comme forcément suspect. Qu'est-ce qui l'en empêche? Sa religion, son état de santé... sa personnalité ennuyeuse et introvertie? Quelqu'un qui ne boit pas ne sait pas s'amuser. Combien de fois n'avons-nous pas entendu ce reproche? Peut-être l'avons-nous nous-mêmes déjà formulé?
Suite à la publication de mon portrait sans maquillage, j'ai également reçu beaucoup de marques de sympathie. Des compliments, même. Contre toute attente, un homme m'a avoué préférer les femmes au naturel. Hé oui... Par contre, l'une de vous m'a conseillé de me remettre à boire... Un constat donc: même si les mentalités évoluent et bien qu'on assiste à une véritable demande de retour vers plus de naturel, tous secteurs confondus, celui-ci dérange quand-même encore. On n'est plus habitués à voir des photos non retouchées, à apprécier la représentation de visages sans artifice, avec leurs rides et leur peau imparfaite. Nos goûts ont été modifiés. On ne trouve plus la beauté dans le naturel.
En ce qui concerne les effets physiques de cette abstinence, je dirais qu'à ce stade, les améliorations sont encore discrètes. Dans l'ensemble, je me sens moins ballonnée. Certains vêtements qui avaient tendance à serrer un peu tombent à nouveau parfaitement. J'ai l'impression aussi de digérer plus facilement mes repas. Au niveau du visage, j'ai la sensation d'être moins gonflée au réveil. Par contre, depuis 3 jours, je bourgeonne! Je mets cela sur le compte des toxines qui s'évacuent et je camoufle... Par rapport à la qualité de mon sommeil, rien de neuf. Si j'ai traversé une période d'insomnie, celle-ci s'est terminée avant que le défi ne commence et depuis, je dors bien, du soir au matin, presque sans interruption. Je pense que cela est principalement dû à un changement de rythme dans mes journées qui, depuis que Poule fréquente l'école, sont plus chargées, plus intenses. J'ai noté, les premiers matins, un mal de tête persistant au réveil, un état comateux, presque fiévreux. Celui-ci s'est dissipé après quelques jours. Tous ces symptômes, toutes ces manifestations restent, pour l'instant, du domaine du ressenti, voire du hasard. Il est trop tôt pour en attribuer l'un ou l'autre à l'arrêt de l'alcool. Les semaines qui viennent, et qui s'annoncent difficiles car parsemées de visites et de dîners divers, confirmeront ou infirmeront mes impressions.
Je vous laisse avec de nouvelles photos? Allez, puisque vous aimez tant ça...
La séance fut moins chaotique que la précédente, mais je n'arrive toujours pas à me planter bien face à l'objectif.
Etrange, vous avez dit étrange?
Petite comparaison, histoire de rire encore un peu...
L'exposition n'est pas la même - tiens donc, nous ne possèdons pas de studio photo à l'éclairage idéal dans notre 5 pièces - et la position varie légèrement, mais, à l'exception du bourgeonnement intempestif dont je suis victime, il me semble quand-même remarquer une différence au niveau des yeux. Ne vous paraissent-ils pas moins gonflés?
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