5 Octobre 2010
Il porte bien son nom, le 7ème mois…
En ce qui me concerne, “impatience” revêt plusieurs formes:
- Impatience comme… ras-le-bol :
o de ne pas pouvoir manger ce que bon me semble parce que mon chat idiot n’a pas été f… de faire son boulot de vecteur de toxo convenablement ! Et pourtant, j’en ai changé des litières puantes…si j’avais su que ça ne servirait à rien…
o de ne pas pouvoir boire ce que bon me semble parce que le café, c’est pas bon pour le bébé, le thé, c’est pas bon pour le bébé, la bière, c’est pas bon pour le bébé, le vin, c’est pas bon pour le bébé, le soda, c’est pas bon pour le bébé, trop de jus de fruit, c’est…et l’eau du bain, histoire de mettre un peu de goût dans ma vie insipide, dites-moi, c’est bon ça ?
o de digérer la moindre gorgée d’eau avalée pendant des heures, au rythme de mon petit estomac tout ratatiné, tellement ratatiné qu’on ne le voit plus à l’écho
o de me traîner comme une bobonne obèse essoufflée après 10 petits pas enchaînés tant bien que mal d’une démarche de canard d’une sexyness que j’ai un peu de mal à assumer
o de perdre l’équilibre, me cogner, lâcher ce que j’ai dans les mains parce mon « centre de gravité a bougé », lui ai rien demandé à celui-là !
o d’avoir « le cœur qui bat dans les oreilles » - des palpitations à rendre sourd - au moindre effort fourni comme…ouvrir la porte du frigo (ouch, j’aurais pas dû)
o de passer des nuits blanches à essayer de trouver une position confortable en me tournant et me retournant encore et encore, telle une saucisse sur une poêle, à grand renfort de soupirs et de jurons (sauf que la saucisse, elle, 1/ elle ne jure pas, 2/ elle est plus souple) et ignorer les dites palpitations, les sueurs froides, le nez congestionné et les picotements dûs à la rétention d’eau
o de faire un crochet à chaque fois que je passe devant des toilettes…et pas juste pour me laver les mains…
o d’y faire un crochet même quand je ne passe pas devant, à 3h du mat’ par exemple alors que je viens enfin de trouver un semblant de sommeil…
o de marcher pieds nus, et donc choper un rhume, faute de trouver des chaussures dans lesquelles insérer mes papattes de nénéphant ou supporter stoïquement d’avoir les pieds dans des étaux lorsque je dois me déplacer…je ne savais pas que la grossesse faisait prendre une pointure, soit dit en passant. Mes chaussures ne sont pas seulement devenues trop serrées, mais elles sont aussi devenues trop courtes !?
o de constater avec un effroi renouvelé à chaque vitrine combien la mode carrot pants, jupes, pulls et vestes cintrés de cet hiver est à se damner ! Les modeux appellent ça les silhouettes néo bourgeoises. Cette année, je me contenterai de la silhouette néo bibendum et de ses variations meringue, citrouille et bouée.
o de limiter mes activités quotidiennes au nombre de 2 : dormir et me reposer, parce que pas assez de fer, ah bon ?, ni de globules rouges, ah flûte, ni d’hormones « de l’énergie » thyroïdiennes, noooon ? Non, non, donc c’est normal, la chute de tension qui cloue au lit pendant 2 heures après avoir pris une douche ET s’être séchée. Alors, si en plus, je me brosse aussi les dents et je m’habille, l’épuisement, je l’ai bien cherché !
o de supporter les remarques idiotes style « mais c’est ça être enceinte » ou « tu l’as voulu, maintenant tu dois t’armer de patience »…parce que non, être enceinte ne peut pas se résumer à « ça », chaque grossesse étant en plus différente, et, initialement, non, tout ça je ne l’ai pas voulu. Je voulais juste un bébé, moi. Pourquoi faut-il que ce soit si désagréable ?
- impatience comme… questionnement :
o quand saurais-je qu’il est temps de filer à la maternité ?
o comment distinguer les contractions « c’est bon, tu as encore du temps devant toi » des contractions « grouille-toi si tu ne veux pas accoucher sur le trottoir » ?
o est-ce que je n’ai rien oublié administrativement et pratiquement parlant ?
o concrètement, et même si j’y ai déjà assisté 2 fois, l’accouchement, ça se passe comment ? Il s’agit du mien, cette fois…
o la péridurale, outre une énoooorme aiguille qui me fait déjà froid dans le dos, ça se présente comment ?
o pousser, respirer, ok, mais comment ?
o l’allaitement, vais-je y arriver ?
o et après le retour à la maison, on fait comment ?
o et si je n’aimais pas mon bébé ?
- impatience comme… un peu la trouille quand-même :
o que Biboune reste la tête en l’air…position qu’elle semble affectionner particulièrement
o qu’elle décide de pointer le bout de son nez trop tôt. Vous comprenez, la chambre n’est pas prête…et accessoirement, je suis convaincue que mon utérus est plus confortable et mieux agencé qu’une couveuse aussi moderne soit-elle.
o qu’elle se fasse mal. Je ne vous fais pas de dessin, c’est plein d’os là-dessous mine de rien, plus dangereux que les rochers du détroit de Gibraltar. Quid s’ils sont trop rapprochés, rigides voire émoussés ?
o que sa tête ne passe pas à cause des dits rochers trop rapprochés et qu’on opte pour une césarienne, beuuurk !
o qu’elle passe le premier cap et ensuite reste coincée dans mon bassin au risque d’y suffoquer.
o que le travail s’enclenche trop rapidement et que je n’aie pas le temps d’arriver à l’hôpital.
o que j’aie le temps d’arriver à l’hôpital, mais que sur place, on me dise « trop tard pour la péridurale, madame, va falloir serrer les dents ! »
o qu’on se rende compte, une fois la Biboune sortie, que oh ! surprise, y en a une autre derrière !
o que le médecin ait la main trop franche lors de l’épisiotomie…
o qu’un de ces points ne soit pas uniquement de l’ordre du délire pré-partum… Je serai soulagée quand ce sera fini !
- impatience comme… impatience :
o des mois qu’on se côtoie, qu’on dort l’une sur l’autre, mange dans la même assiette, partage les mêmes toilettes, ça crée des liens. Faudrait peut-être songer à se rencontrer…
o des mois que j’accumule petits vêtements, chaussons, chaussures, bonnets et couvertures…il serait temps que quelqu’un les utilise…
o des mois que je caresse mon ventre en imaginant toutes les combinaisons possibles de bébés (dans les limites de ce que permet notre noble physique à mon homme et moi)…je veux voir mes hypothèses confirmées, ou infirmées…
o des mois qu’on communique par pressions, voire francs coups de pieds, mains, boule, coudes interposés (de sa part, les coups, je précise)…ça n’est plus assez, je veux des câlins, des bisous, des papouilles…
o des mois que je te parle…envie que tu me répondes enfin ! Même en pleurant, oui, car au début, je trouverai ça attendrissant…au début…
Et pour le huitième mois, qu’y a-t-il au menu ? De l’apaisement et une certaine confiance en soi et en l’avenir ? Qu’attendons-nous pour y aller, alors ? Pressons, pressons…
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