7 Octobre 2018
J'aimerais tant vous inonder des prouesses de Céleste au quotidien, vous charmer de ses sourires, vous étonner de ses progrès, vous ensorceler de ses regards, vous agiter la boudine de soubresauts à la vision de ses mimiques inimitables, petit nez plissé, quenottes apparentes, vous répéter ses premiers mots: le Coucou qu'elle ne réserve qu'à ses amis du règne animal, le Thâââïssss, amoureusement prononcé, le Mmmoman qui me liquéfie et affole mon système pileux...
J'aimerais vous enivrer de Thaïs, vous abreuver jusqu'à l'ivresse de ses élucubrations de petite fille qui grandit trop rapidement, vous faire fondre de clichés de ses yeux de velours, vous faire déverser des torrents salés à la lecture de ses questionnements, vous ployer sous le poids de ses déchirements, vous pousser à la réflexion profonde à laquelle me forcent ses attitudes et interrogations...
J'aimerais aussi vous raconter Suzette et ses bêtises, Suzette et ses inspirations loufoques qui la font bondir sur tout et tous, à tout moment, surtout quand on ne s'y attend pas, ronronner très fort à tout-va, attaquer le gros Chatou, téter mes pulls, aménager le parc de Céleste en chambre à coucher, grimper le long des mèches de cheveux de Thaïs, sauter dix, vingt fois d'affilée sur la table du repas, Suzette et ses yeux ambrés, Suzette et son amour immense qui a réussi à transformer Capsule l'exclusive, Capsule la jalouse en maman jouette et attentive...
Mais les journées filent, le temps s'enfuit, les crépuscules succèdent aux aurores sans que je puisse saisir une part, même infime, de l'entre-deux de lumière qui les séparent et la peupler de mes mots.
C'est un choix d'élever son enfant à la maison et d'être à elle dans ma totalité, d'être présente pour l'aînée au sortir de l'école et l'accompagner lors des activités extra-scolaires.
C'est une contrainte que de le faire seule depuis très tôt le matin jusqu'à l'heure où Morphée leur tend les bras.
Parfois la frustration surgit, ma voix enfle, je rugis. Puis, au creux de mon lit, lorsque le sommeil tarde, je pense à ses yeux vifs de bébé curieux, à ses joues douces qui n'ont pas encore quitté l'enfance, à leurs sourires vrais, francs, épanouis et ma colère de ne pouvoir être tout ce que je voudrais s'apaise.
Je ne peux manquer le train, demain est un autre long périple jusqu'à ces quelques instants du soir où nous pouvons enfin nous poser à deux, au calme, avant de sombrer.
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