Elle pendait sur cette tringle surchargée, entre deux demoiselles, beaucoup moins jolies qu'elle, qui tentaient, en vain, de lui faire de l'ombre.

Un soleil.

Du tissage de fils de coton plutôt épais, des couleurs lumineuses.

La gérante m'a fait remarqué qu'il valait mieux l'essayer car les articles n'étaient ni repris ni échangés. Qu'importe. Je n'ai même pas vérifié la taille. Si elle ne me va pas, je coupe!

Au départ, je pensais tout simplement utiliser la longueur pour me confectionner une jupe mi-mollet.

Et puis... j'ai décidé de tenter la customisation de la robe dans son entièreté. Une première. Les fronces et le décolletés étant jolis, j'ai pensé que je pourrais en tirer quelque chose.

Mon but fut donc d'élargir et d'alléger le bustier. Je pouvais l'enfiler et le fermer, mais ma poitrine y était compressée #teamgrosnénés

Je me suis donc lancée dans une entreprise d'ouverture du dos, après quelques arrangements supplémentaires et nécessaires.

Les 2 premières photos représentent le décolleté tel qu'il se présentait. La prude propriétaire précédente a dû trouver son échancrure trop prononcée, car elle l'a maladroitement réduite par l'apposition de ce que je pense être 2 rabats de - fausses? - poches. A moins qu'il ne s'agisse d'un bout de la ceinture? Peu importe, j'ai décousu cette pièce afin d'ouvrir le décolleté.

Je me suis également appliquée à ôter les deux parties de cette ceinture fixées dans les coutures latérales. Je ne supporte pas les noeuds dans le dos, je les trouve absolument inconfortables. (photos 3 et 4 ci-dessus)

Ensuite, je me suis attaquée à l'immonde doublure en tissu synthétique qui crissait à chaque mouvement et se colle au corps d'une façon peu gracieuse. Je l'ai purement et simplement entièrement décousue. Inutile de plomber une jolie cotonnade d'été qui tombe et virevolte si bien.

J'ai terminé cette série de menus travaux par l'élargissement de la taille en décousant et dépliant les pinces du dos.

A ce stade, j'ai réessayé la robe. La pointe du décolleté était abîmée, les emmanchures inégales et ma poitrine toujours un peu trop comprimée à mon goût. Il fallait aérer le dos.

Le gros oeuvre allait commencer!

On ne le voit pas bien sur la première photo - et j'ai oublié d'en prendre une du verso - mais le dos de la robe était complètement fermé et traversé en son milieu par longue fermeture-éclair.

J'ai décousu et coupé celle-ci jusqu'à la taille. Puis, j'ai défait les points reliant le dos du bustier à la longueur de la jupe. Par contre, j'ai laissé en place le fil de fronce du haut de la jupe afin que les plis de celle-ci ne se défassent pas. Et j'ai renfilé la robe.

En suivant mes instructions, l'homme a placé des épingles de chaque côté du haut de la fermeture-éclair, là où arrivaient les panneaux du bustier. J'ai pu ensuite ré-assembler haut et bas avec une couture nette et réaliser une belle finition pour la fermeture-éclair. Le dos était ouvert, ma poitrine libérée et, enfin, je pouvais respirer!

Seulement, la coupe initiale n'était pas prévue pour un dos-nu et les épaules avaient tendance à me glisser jusqu'au creux des bras. De libérée, ma poitrine est passée à "exhibitionnée"...

J'ai donc repris les chutes de la ceinture et en ai fait 2 bandes de largeur différente. La première, la plus large, a été fixée au niveau de l'attache du soutien-gorge. Double utilité: elle garde la robe en place et cache celui qu'on ne peut dévoiler sous peine d'être accusée de Fashion Faux-pas.

J'ai arrondi les angles du haut du dos et placé une seconde bande de tissu plus fine pour assurer un maintien renforcé de la robe. Etant donné qu'il ne s'agit pas d'un modèle près du corps, cette deuxième "sécurité" était nécessaire.

Enfin, je suis passée aux finitions. Le reste de la ceinture a servi de biais posé à cheval sur les emmanchures au préalable agrandies. Un biais fin, bleu marine, datant sans doute de la même époque que la robe a été posé à plat pour consolider le décolleté et cacher les coutures du dos.

La dernière touche a consisté à ajouter une fantaisie au décolleté car, malgré les finitions, la partie effilochée était encore visible. J'ai utilisé pour ce faire le dernier morceau de la ceinture.

Même s'il n'est pas parfait, j'avoue être assez fière du résultat. Porter un vêtement réalisé ou accessoirisé par soi-même procure comme un sentiment d'ivresse. Et les compliments reçus ont dix fois plus de valeur.

Et vous, comment la trouvez-vous ma belle robe rayée?

Robe 70s en coton dénichée chez Carnaby pour 10€ et déjà aperçue ici.

Collier Buffalo Milë Mila.

Photos prises sur le site mégalithique de Kerzhéro, dans le Morbihan.

Thaïs porte un t-shirt Motoreta  - toujours en vente sur Little Moon Concept Store - ainsi qu'un short et des tongs Tape-à-l'Oeil.