...il y a eu quelques nuits blanches et des jours entiers sans sieste. Des cris, des hurlements, des protestations. De la fatigue accumulée, des cernes habilement estompés, du découragement, l'envie de fuir au loin parfois.

Il y a eu des sourires, merveilleux, des moments de paix, de partage, d'échanges de regards de plus en plus nombreux. Des bisous par milliers, des petits pieds dévorés, des babillages, des yeux vifs et curieux, des petites mains aux longs doigts qui s'agrippent. Des instants suspendus dans le temps et un corps nouvellement né qui commence à vraiment apprécier l'apesanteur du bain.

Il y a eu une virée au Marché de Noël, avec les amis, presque comme avant. Un biberon donné autour d'une table ronde sur laquelle trônent des bières spéciales et des biscuits apéritifs. Un retour à la maison un peu tardif avec deux petites filles endormies à l'arrière de la voiture.

Il y a eu une nuit ailleurs, pour nous deux, une grasse matinée, des étreintes.

Il y a eu un après-midi pré-Noël dans la maison en bois de mon papa, une veillée à quatre au chaud dans nos pyjamas assortis, un 25 décembre traditionnellement passé en famille chez maman.

Il y a eu une grande Poulette qui a découché plusieurs fois, qui est allée de gauche à droite ramenant chaque fois des valises de souvenirs inoubliables.

Il y a eu un soir qui nous a vu boire de l'eau, manger des sushis et nous mettre au lit avant le passage à l'an neuf.

Il y a eu la rentrée et l'impression d'y arriver plus exténuée qu'au commencement des vacances.

Il y a eu la vie tout simplement. La vie qui suit son cours, implacable, imperturbable. La vie qui n'attend pas ceux qui se perdent en chemin. La vie qui, d'un revers, vous pousse vers le bonheur ou le désespoir. La vie à laquelle on s'accroche malgré tout.