8 Mai 2017
A l'heure où la blogosphère vante les mérites d'un nouveau produit lancé par la chaîne voici peu, je m'apprête à rejoindre le côté obscur du net, celui de la dénonciation.
Rien à voir avec le produit en question que je n'ai pas testé - un avis de plus aurait-il été vraiment utile? Il s'agit d'une mésaventure personnelle qui m'a choquée au point de ressentir le besoin de pousser, ici-même, un petit coup de gueule.
Cliente régulière de l'enseigne, j'en suis devenue assidue depuis mon déménagement en août dernier: un Carrefour Market se situant à exactement une minute trente en voiture de la maison. Pour les articles plus spécifiques, nous nous rendons une fois par semaine à l'Hypermarché situé sur le site des Grands-Prés.
Lorsque j'ai déménagé, j'ai laissé la majorité des meubles à Bruxelles. Envie de changement, mais surtout de renouer avec mes amours anciennes: la chine, le bricolage, la débrouille.
Point d'étagère prête à l'emploi pour les livres de Thaïs et les DVDs? Qu'à cela ne tienne, de vieilles caisses de vin feront l'affaire! Pas hyper original, me direz-vous, à juste titre, mais en accord total avec nos goûts et la déco de notre nid.
Depuis octobre, l'homme s'est donc attelé à la tâche de récolter de-ci de-là l'une ou l'autre caisse vide. Notamment au Carrefour des Grands-Prés où le responsable du rayon boissons lui en a gentiment et gracieusement remis l'une ou l'autre au gré de nos visites.
Jusqu'au jour où...
Installée à mon bureau jonché de tickets de caisse, je suis de corvée comptes. J'additionne, je soustrais, je divise, je décortique les totaux et sous-totaux quand mon oeil est attiré par une description d'article et un prix élevé qui me laissent perplexes: 1 Gazin Rocquenc x6 139€
J'appelle le Barbu. Au bout de plusieurs minutes de réflexion intense, la lumière jaillit et l'homme s'écrie: "la caisse de vin! ...vide..." Il se souvient d'un stagiaire ou d'un étudiant, apprenti caissier, qui a donc scanné la caisse de vin vide facturée à 139€. C'est malin. Vous me direz, sur le moment, l'homme n'a pas non plus tilté à l'annonce du montant total beaucoup plus élevé que ce que nous payons habituellement, nos achats à cette adresse étant toujours sensiblement les mêmes. Il était pressé, distrait, il a payé, empoché le ticket et, une fois à la maison, l'a déposé avec les autres en attente de vérification.
Etant du genre réactif, il téléphone directement au magasin. On lui conseille de se présenter au rayon vins le samedi suivant muni de la caisse et du ticket et de s'adresser au responsable du rayon.
Samedi matin. Hypermarché Carrefour des Grands-Prés. Rayon vins.
L'homme explique poliment la situation, reconnaît sa distraction lors du scan des articles et être conscient du délai écoulé entre l'achat et la réclamation. Il s'en excuse même.
Cependant, ce n'est pas la première fois que ce monsieur a affaire à lui puisqu'il lui a déjà remis plusieurs caisses du même type et qu'ils ont eu l'occasion de discuter à l'une ou l'autre occasion. Est-il donc possible de témoigner en notre faveur et d'accorder le remboursement des 139€?
Non.
L'employé aimable n'est plus qu'un souvenir lointain. Voire une illusion du passé, car devant mon Barbu se dresse un mur tapissé d'impolitesse et de mauvaise foi. Et de fainéantise aussi.
Non, le mur ne se souvient pas de l'homme.
Non, il n'est pas possible de jeter un oeil aux enregistrements des caméras - ceux-ci étant détruits après quelques jours.
Non, il ne vérifiera pas non plus sur son ordinateur l'état de son stock ni son chiffre de clôture.
Et non, il ne lui accorde pas sa confiance.
Le Barbu qui, dans son parcours professionnel, a souvent eu à gérer des stocks importants et a donc une connaissance certaine des logiciels et autres outils de gestion, tente de proposer plusieurs solutions pour prouver sa bonne foi. Via notre carte de fidélité, il y a aussi moyen de démontrer que nous sommes des clients - très - fidèles.
Le mur lui fait clairement comprendre qu'il a d'autres chats à fouetter et que de notre mésaventure, il n'a que faire.
Le Barbu ne lâche pas et, sans se départir de son calme et de sa politesse, insiste. A ce stade, je l'admire. Après m'être indirectement fait traiter de menteuse et accuser de tentative d'arnaque, j'aurais certainement été en état de mordre, mais plus de parlementer.
Au bout d'un long marchandage, il parvient à obtenir un bon d'achat pour la moitié de la somme volée perdue. C'est mieux que rien, mais ça fait quand-même cher la petite caisse de vin vide.
Et en parlant de caisse vide, je souhaite ouvertement à ce monsieur imbu de sa relative importance et du pouvoir qu'elle lui donne sur autrui, de glisser sur une bouteille de vin et de s'encastrer le derrière dans une de ses caisses vides.
L'espace d'un instant, je me suis demandée si l'erreur n'avait pas déjà été rectifiée dans le logiciel de gestion des stocks. L'argent indûment perçu s'est-il alors volatilisé...?
Quoi qu'il en soit, le printemps est la saison idéale pour dépoussiérer les vieilles habitudes et prospecter de nouvelles enseignes, vous ne trouvez pas?
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