19 Août 2016
Le périple fut long.
Long et douloureux.
Et je ne parle pas que de mes courbatures après déménagement. Ou plus exactement déménagementS.
Pas moins de trois jolies maisons nous sont passées sous le nez. Littéralement. Zzzzzip!
La première, je ne l'ai pas vraiment regrettée car, après réflexion, je la trouvais un peu étroite. De plus, elle ne comportait qu'une cour en guise d'extérieur et je ne parvenais pas à faire taire mes envies de jardin, attisées par plus de vingt ans de terrasses et autres balcons de ville. Son seul gros avantage résidait dans sa proximité avec la future école de Poule. Cinq minutes de trajet à pieds ou en vélo, ça vaut de l'or comparé aux cinquante que l'on passait chaque matin dans la voiture à Bruxelles.
La seconde... aaaah, la seconde! J'en ai pleuré, j'en ai ragé, j'en ai hurlé! Dès le premier coup d'oeil, je m'y suis vue, je l'ai mentalement aménagée, je l'ai adorée. Du vieux carrelage original aux boiseries en passant par la terrasse ouverte sur un grand jardin sauvage... tout correspondait exactement à mes attentes. Ce n'est pas tant le fait de la voir filer entre mes petits doigts fébriles qui m'a rendue hystérique, mais bien l'attitude de l'agence responsable de la location. Très peu de communication, quasi aucun retour sans insistance de notre part et surtout cette façon très peu courtoise d'omettre de préciser qu'une option avait été placée et donc de nous garder sous la main en cas de désistement. Et puis, leur oubli de nous prévenir que le bien n'était plus disponible, genre on appelle le mardi pour avoir des nouvelles et on s'entend rétorquer "Ah mais, la maison est louée depuis vendredi dernier!"
La troisième, même déroulement que la deuxième. Sauf que dans ce cas, j'ai tout de suite compris de quoi il retournait. Même désespoir au final malgré tout car, tout comme la précédente, j'aurais pu la dessiner tant elle reflétait mes souhaits en termes de style et répartition de l'espace.
A ce stade, sans dramatiser, je peux dire que mon désespoir était insondable. Pressée de dégager mes affaires de mon ancienne demeure, bousculée, devrais-je dire, car accumulant déjà une semaine de retard sur le planning prévu et les biens en location correspondant à mes goûts étant denrée rare, je m'imaginais sans peine rentrer penaude chez ma maman, Poule et Capsule en bandoulière...
...quand soudain - plots! en flamand dans le texte, phonème traduisant à merveille l'idée de soudaineté, à mon humble avis - bref, soudain, disais-je, parmi les meubles de cuisine orange Fanta sur fond de murs vert pomme, les salles-de-bain carrelées du sol au plafond de tons et motifs floraux difficilement identifiables, les chambres patinoires aux carrelage blanc brillant et les salles-de-séjour aux cloisons et plafonds multicolores, parmi toutes ces horreurs - et cela n'engage que moi - surgit LA MAISON.
J'ai poussé un cri. Poule aussi. De frayeur, d'abord, d'approbation, ensuite.
Un coup de fil, malgré l'heure tardive.
Un message laissé sur le répondeur.
Un nouveau coup-de-fil le lendemain. Les visites ne commencent que la semaine suivante? Pas grave, on est sur la région le lendemain pour d'autres maisons, on possèdera tous les documents nécessaires à la location, on peut quand-même fixer un rendez-vous, non?
Si.
Le coup de foudre. Je suis entrée dans cette maison comme on rentre à la maison, comme on réintègre ses pénates après des années d'errance.
Remerciements chaleureux, sincères et dégoulinants d'amour à ceux et celles qui m'ont aidée là-bas et ici-bas, à ceux et celles dont les encouragements m'ont permis de ne pas couler toutes les fois où je perdais pieds, à cette précieuse personne auprès de qui j'ai choisi de me poser et qui m'a fait comprendre que lutter seule était sans aucun doute l'option la plus pénible, mais certainement pas l'unique...
***** MERCI *****
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