29 Juillet 2015
Montoise un jour, Montoise toujours? Ou plus de 20 années passées dans la Capitale m'auraient-elles dénaturalisée? Le Doudou ne figure plus à mon calendrier depuis un bon lustre et quand mon frère a tenté de m'expliquer l'emplacement de son nouveau chez-lui, j'ai été larguée à 150 mètres de la Grand-Place... Quant à Mons 2015...
Deux choses: d'abord, je fuis comme la peste les événements à trop grand tapage médiatique - sans doute un reliquat de l'ado rebelle que j'ai été, teintés de politique - qu'on le veuille ou non, Mons 2015 reste la fête à Elio et à son ego et pour lesquels on dépense de l'argent dans des projets tape-à-l'oeil et inutiles à long terme alors qu'il y a tant de travaux nécessaires à entreprendre. C'est plus fort que moi, plus on en parle, plus ça a le don de m'énerver et moins j'ai envie d'y traîner les savates. Ensuite, je l'admets, j'ai un peu pris toute cette histoire à la légère. Mons, Capitale culturelle? Les musées sont décrépis, les vieilles bâtisses du piétonnier à l'abandon, la majorité des cinémas fermés et les derniers chantiers imposés par le pouvoir en place furent un centre commercial délocalisé en bordure de ville qui a littéralement sucé jusqu'à la moëlle la vie des ses vieilles artères et une gare au look futuriste dont les dimensions démesurées sont proportionnelles à la soif de pouvoir de ses commanditaires. A noter que l'ancienne gare était un joyau de l'architecture d'après guerre que l'on aurait pu rénover et agrandir. A noter aussi qu'afin de permettre la construction de la nouvelle gare selon les plans établis, des vestiges médiévaux ont été détruits. Elle est belle la culture! A croire que même lorsqu'ils grandissent et occupent des postes à responsabilités, les hommes restent des petits garçons qui jouent à celui qui pissera le plus loin.
Et puis, la vie prenant un tour inattendu, je suis retournée de façon régulière vers ma mère patrie. Je me suis laissé entraîner par - et ce sont ses propres mots - ma "plus vieille amie" dans les méandres de cette ville qui m'a vu naître - intra muros, s'il-vous-plaît, ce qui signifierait que je suis une vraie de vraie, va falloir que je me renseigne. Le charme de ces rues pavées aux maisons biscornues qui, pour certaines, sont spectatrices de la vie montoise depuis 5 siècles, a opéré une fois de plus. Que Mons est belle! Autant l'avouer, j'ai également été agréablement surprise par certains aménagements spécialement mis en place en vue de Mons 2015. Reste à espérer que leur durée de vie a été prévue au-delà d'une saison.
Après avoir déambulé jusque dans des recoins oubliés de ma mémoire, nous avons posé nos jolies fesses sur les chaises en bois de la Guinguette Littéraire située dans le jardin de la Maison Losseau. A l'ombre d'un Ginko Biloba, une librairie éphémère, un bar - la bière au miel est un délice, une tente qui, le soir venu, s'illumine sur de nombreuses activités. Encore un endroit que je ne connaissais pas...
Même si mon avis, étalé ci-dessus, ne s'en est pas trouvé modifié, j'ai cependant vraiment apprécié me retrouver au coeur de ma ville et la découvrir comme je le ferais d'une ville inconnue. En retrait des activités et animations autour desquelles la publicité est telle qu'elle attire une foule dense - genre les tournesols de la Grand-Place, le programme de Mons 2015 offre aussi la possibilité d'appréhender la ville d'une façon plus alternative, de (re)faire connaissance avec un pan plus intime de la cité. Se promener, se poser, s'émerveiller, apprécier le silence, rêver... et rencontrer la Cité du Doudou au-delà des apparences, nue de tout artifice.
La Guinguette Littéraire - Tout le programme
La littérature s'invite, se déguste, se réinvente et se partage au jardin de la Maison Losseau, cette splendide demeure art nouveau d'un notable amoureux des Belles Lettres ! Près d'un Ginko bi...
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