Entre 5 et 7 fois par semaine.

C'est le rythme auquel j'entends ces cinq mots franchir le seuil de la bouche en fraise de ma Poule.

Comme une large majorité de citadins, nous ne possédons, en guise de commodité extérieure, qu'une terrasse aux dimensions limitées bien que généreuses. Plantes diverses, table et chaises, fat boy, barbecue et... coin poubelles n'y laissent que peu de place à l'expression corporelle au sens où l'entendent les jeunes pousses. Les visites aux parcs et plaines de jeux qu'offre la Capitale sont donc régulières. Hélas, tous n'offrent pas le confort qu'on pourrait en attendre...

- mamaaan! je dois aller aux toilettes!

- eh bien, on va se trouver un arbre ou un buisson au calme...

- naaaan! je suis pas un chien et je veux pas qu'on voit mon pépette!

Saynète que tout parent a déjà eu l'occasion de vivre au moins une fois... par excursion. Au bas mot. Tant bien que mal, on parvient, en général, à convaincre le ou la récalcitrant(e) de se soulager. Si nécessaire, à grands coups de "si tu mouilles ta culotte, je te la laisse jusqu'à ce qu'on soit rentrés" et autres "à trop se retenir, vient un jour où plus rien ne sort. Alors, le ventre gonfle, gonfle, gonfle..." La menace, la promesse d'un futur terrifiant, y a que ça de vrai. Réminiscence de l'éducation des années 70. Bref, les mauvais pédagogues que nous sommes ricanent - non par méchanceté, mais de réel soulagement quand soudain...

- toc toc toc!

- c'est qui?

- c'est le pipi

Voire...

- toc toc toc!

- c'est quoi?

- c'est le ...

Et là, c'est la cata.

Car, il faut bien l'avouer, autant exposer les fesses nues de nos bambins ne nous pose pas de problème majeur, autant soumettre les nôtres au piquant des mauvaises herbes et à l'éventuel regard, que l'on imagine plus facilement effaré qu'admirateur, du bon père de famille à la recherche de la baballe Hello Kitty égarée dans les hautes herbes, ne nous séduit pas vraiment. Et l'idée qu'à défaut de trouver la balle, le papounet aura au moins eu le plaisir exclusif de contempler la lune en plein jour ne parvient pas à nous convaincre. Alors, trouver un arbre ou un buisson au calme? Non, mais, nous ne sommes pas des chiens! Tiens donc.

Heureusement, c'est presque l'heure de l'apéro - hem - ou du lunch - hem - ou du goûter - re. Quelle que soit l'heure du jour, une excuse sera vite trouvée pour squatter une table du bistro le plus proche et en visiter les toilettes. En compagnie du rejeton parce que plutôt mourir empalé sur un porte-papier WC que lui avouer qu'on a eu peur que quelqu'un ne voit notre "pépette".

- mais maman, je viens de faire pipi

- oui, mais on ne sait jamais, allez, hop!

Et c'est ainsi qu'un joyeux moment au Speeltuin se transforme en tournée des cafés voisins et que bol d'air frais devient verres de bière tiédasse - car, avec un petit, il est rare que le passage aux toilettes dure moins de 10 minutes.

Pour qui le lien entre les petites et grandes commissions intempestives et les Belgo Mums, dans le cadre desquelles cet article est conçu, ne serait pas évident: pas de panique, j'y arrive!

Car si Speeltuin sans coin d'aisance = bouhouhouuuu!

Speeltuin AVEC coin d'aisance = yihaaaaa!

La bonne nouvelle, c'est que cette catégorie de Speeltuin se retrouve un peu partout dans notre chère et plate patrie.

L'autre bonne nouvelle étant qu'ils ne comportent pas que des toilettes! Non, non, on y trouve aussi une masse d'autres choses pratiques ET ludiques.

Voici donc les trois que j'ai sélectionnés car visités avec progéniture en bas âge pour coller au thème du mois: un bon plan kids friendly pour l'été.

- On commence par le Nord et ses corons le Provinciedomein ou Domaine Provincial de Kessel-Lo. Pas grand chose à dire si ce n'est Youpie! Tout est prévu pour y passer une très belle journée au milieu des arbres: plaines de jeux, circuit de petites voitures, plaine de jeux aquatiques, piscine peu profonde spécialement conçue pour les enfants, mini-ferme, mini-golf, petits bateaux et pedalos, diverses visites et activités... L'accent est mis sur l'environnement et le respect de la nature. Vous y trouverez des endroits pour vous désaltérer, vous sustenter et... vous soulager. Quel bonheur! Seule ombre au tableau: les enfants refusent généralement de quitter l'endroit. Oui, une Poule qui s'accroche en hurlant au montant d'un toboggan, c'est du vécu.

- De Brabant Flamand, on migre vers le Brabant Wallon. Qui ne connait pas le Bois des Rêves à Ottignies? Version francophone de son cousin flamand, ce complexe n'a rien à lui envier! Personnellement, l'impression de tranquillité, d'être engloutie au milieu de la nature y a été très forte. On n'a pas pris la peine de consulter une carte, on s'est enfoncés dans les bois, à l'aventure, respirant à pleins poumons et profitant de chaque seconde. Le soleil était déjà très bas quand on a rejoint la grande plaine de jeux. L'ambiance particulière que conférait au paysage la lueur crépusculaire n'a pas eu raison de l'envie des enfants de grimper sur toutes les attractions. Leurs cris de joie résonnaient dans la pénombre et nous, parents, scrutions l'obscurité des constructions de bois à la recherche de mouvements fugaces et tâches de couleurs vives à même de nous indiquer où se trouvaient nos petits explorateurs. Entre chien et loup, les émotions sont plus intenses... sa ceinture à peine bouclée, la Poule a rejoint un autre domaine, rempli lui aussi de rêves, à n'en pas douter.

- Je termine par le Domaine de Chevetogne où la moitié des écoliers wallons atterrissent en fin d'année depuis des décennies. Comprenez par là que ce parc était déjà d'actualité à l'époque où j'usais mes kilts aux couleurs criardes sur les chaises en formica de l'école primaire. On aurait cependant tort de croire qu'il s'agit d'une destination seulement réservée aux hordes déchaînées de trolls prépubères scolarisés. On peut AUSSI y passer une journée calme en famille, en harmonie avec la nature et ce qu'elle offre de plus beau: des z'animaux. Pas vraiment différent de ces confrères brabançons, ce domaine offre pourtant une sélection plus variée de jeux/attractions. On compte bien y (re)pointer le bout du nez cet été.

Voilou! J'espère que cette petite sélection vous a plu. Elle n'est, évidemment, pas exhaustive. A compléter donc au gré de nos tribulations.

Joli week-end à toutes et tous!