Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Moi non plus...

...je ne suis pas contente! En ce jour de grève, et par définition de revendication, j'exprime moi aussi ma déception.

 

Désenchantement couturistique.

 

Quand il fut indéniablement diagnostiqué que je souffrais du syndrome du fil et de l'aiguille - Karlagerfelite aiguë, dans le jargon médical - je décidai de me procurer de quoi l'apaiser. Je fis donc l'acquisition de divers livres de couture accessibles aux débutants. Parmi ceux-ci, un trésor, pensai-je, intitulé Basiques pour les 2 à 6 ans par Carole Favero, devenu, depuis, une Bible, une référence. Il suffit de parcourir les avis laissés par les acheteuses pour se convaincre que, décidément, ce livre DOIT figurer dans notre bibliothèque. (NOTE: en les relisant, je remarque que la plupart des avis ont été laissés après réception du livre et non après confection des modèles qu'il contient). D'ailleurs, il me suffit d'un seul feuilletage pour tomber raide dingue en amour non seulement avec la totalité des modèles présentés, mais aussi avec les petits mannequins, choux à croquer, et l'univers de l'auteure en général. Oui, mais...

N'ayant, à l'époque, pour toute expérience que 2 cours d'initiation et quelques chipotages faits maison, je décide de me lancer dans ce que le bouquin propose de plus simple, à savoir: un sarouel, un pantalon large et une tunique en T. Premier constat: les étapes de confection ne sont pas très claires, certains détails, astuces, pourtant utiles, sont omis et, aberration totale, elles ne comportent aucune notion de finition. En d'autres mots, il n'est fait nulle part mention de surjet ou de point de surjet à la machine. Or, s'il est bien une info importante retenue de mes cours, c'est de toujours s'assurer d'avoir des finitions propres. Rien de plus désagréable qu'un vêtement qui s'effiloche au fur et à mesure qu'on le porte. Bien sûr, c'est implicite, toute couturière sait qu'elle doit inclure des finitions à toute pièce. Cela dit, ce livre s'adresse aussi aux débutantes à qui il est toujours bon de rappeler même les évidences. De plus, après vérification, les autres livres achetés mentionnent tous le surjet.

Deuxième constat: les plans de coupe et les dessins explicatifs comportent des erreurs. Par exemple, un tissu présenté plié alors que la coupe doit s'effectuer sur un seul pan de tissu (sarouel) ou un morceau présenté comme devant être cousu placé à l'envers, alors qu'il doit être à l'endroit (tunique à noeud croquis 3). Sur d'autres modèles, les étapes de confection ne figurent pas dans un ordre logique, ce qui rend l'assemblage des pièces compliqué. C'est le cas pour le sac à bonbons, par exemple. Toujours pour ce sac, la première étape de la confection consiste à plier et coudre sur la longueur endroit contre endroit une bande de cuir de 1 cm de large (pour 86 de long). Si on coud à 2 mm du bord, mesure minimum pour que le point tienne, c'est faisable, mais cela donne une bandoulière de 6 mm de circonférence... c'est peu de dire que c'est petit. Et comment fait-on pour la retourner sur l'endroit? Le truc habituel de l'épingle de sûreté ne fonctionne pas. Et un cuir, même le plus fin, est plus dur que du tissu, déjà difficile à retrouner dans de si petites dimensions. Avec une aiguille spéciale, peut-être? La question reste en suspens car l'auteure ne fait aucunement mention de cette étape. Débrouillez-vous. Personnellement, j'ai réalisé une bandoulière de 3 cm de large, quitte à la plier en deux au point d'insertion dans le sac.

Autre cafouillage qui m'a fait bondir: l'ourlet des manches de la robe à col rond. Cette robe se présente sous forme de deux morceaux, avant et arrière, présentant en une même pièce le corps de la robe et les manches courtes. On commence par coudre les épaules ensemble, puis on passe à l'ourlet du bas des manches: il s'agit de faire un ourlet rentré de 0,5cm c-à-d replier le bas de la manche vers l'intérieur sur une largeur d'un demi centimètre et de piquer. Oui, mais le bas de la manche et le côté de la robe ne sont qu'une seule et même pièce, comment fait-on donc pour plier le tissu de la manche sans que celui de la robe ne fasse de grimace? On diminue la largeur de l'ourlet à mesure qu'on s'approche du côté de la robe? Il n'est déjà que de 0,5 cm et donc pas facile à piquer. Et à nouveau, aucune finition digne de ce nom... Un ourlet de 0,5cm cousu "à cru" a toutes les chances de s'effilocher au premier lavage.

Crédit Carole Favero

Crédit Carole Favero

Bref, il me reste encore pas mal de modèles à essayer et je pense, malheureusement, que je risque de connaître le même genre de frustrations. D'autant que lorsque je scrute avec attention les modèles photographiés dans le bouquin, je remarque aussi des différences entre ceux-ci et les produits finis en suivant à la lettre les explications. Le revers du pantalon large, par exemple. Sur l'illustration, il s'agit d'un beau revers, propre et sans couture, sans doute cousu séparément et ajouté en finition après couture des jambes. Parce que si vous retroussez votre pantalon large exécuté suivant les explication fournies, vous vous retrouverez avec un affreux revers balafré de deux marges de couture et d'un ourlet non surjetés.

Tout cela fait que je me pose des questions quant à la démarche de l'auteure. Je n'ai pas trouvé beaucoup de renseignements à son sujet. Est-elle couturière de formation? Ou adepte du bricolage? Son livre, en l'état, ne s'adresse ni aux débutantes pour qui les explications ne sont pas assez détaillées, ni aux couturières confirmées chez qui le manque de précision et l'aspect "en dépit du bon sens" des étapes de confection peuvent causer des démangeaisons.

Déception, donc, augmentée par le fait que tous les modèles, et je dis bien tous les modèles, me plaisent. Ce qui est, non pas rare, mais bien totalement unique. J'ai donc pris le parti, pour chaque modèle, d'effectuer un gabarit, une sorte de brouillon et d'annoter les étapes de confection, plan de coupe et croquis, au fur et à mesure que je remarque des invraisemblances. Je réécris le bouquin, en quelque sorte... hem...

Pour ce qui est de le recommander... eh bien, oui, je le recommande pour la beauté intemporelle des modèles, leur simplicité qui laisse libre cours à toutes sortes d'interprétations, à quiconque n'est pas gêné par l'à peu près ou est prêt, comme moi, à prendre le temps de corriger les erreurs et retravailler chaque modèle.

Et vous qui connaissez ce livre? Qu'en pensez-vous? Est-ce moi qui suis trop exigeante ou avez-vous rencontré les mêmes réserves?

Séance photo avec une Poule qui, d'affreuse grimace en mouvement inopiné, n'a PAS CESSE de gesticuler. Tant pis pour les jolies photos, j'ai préféré abandonner. Bref... j'ai ajouté une fermeture velcro pour que le rabat reste en place. J'ai voulu plier et coudre la sangle tout le long, mais je me suis heurtée à un non catégorique de la Poule. Bon... Et puis, à défaut de cuir, j'ai utilisé un reste de toile de coton épaisse et un bout de velours de récup'. Cela a confirmé ce que je savais déjà: je HAIS coudre du velours!
Séance photo avec une Poule qui, d'affreuse grimace en mouvement inopiné, n'a PAS CESSE de gesticuler. Tant pis pour les jolies photos, j'ai préféré abandonner. Bref... j'ai ajouté une fermeture velcro pour que le rabat reste en place. J'ai voulu plier et coudre la sangle tout le long, mais je me suis heurtée à un non catégorique de la Poule. Bon... Et puis, à défaut de cuir, j'ai utilisé un reste de toile de coton épaisse et un bout de velours de récup'. Cela a confirmé ce que je savais déjà: je HAIS coudre du velours!
Séance photo avec une Poule qui, d'affreuse grimace en mouvement inopiné, n'a PAS CESSE de gesticuler. Tant pis pour les jolies photos, j'ai préféré abandonner. Bref... j'ai ajouté une fermeture velcro pour que le rabat reste en place. J'ai voulu plier et coudre la sangle tout le long, mais je me suis heurtée à un non catégorique de la Poule. Bon... Et puis, à défaut de cuir, j'ai utilisé un reste de toile de coton épaisse et un bout de velours de récup'. Cela a confirmé ce que je savais déjà: je HAIS coudre du velours!

Séance photo avec une Poule qui, d'affreuse grimace en mouvement inopiné, n'a PAS CESSE de gesticuler. Tant pis pour les jolies photos, j'ai préféré abandonner. Bref... j'ai ajouté une fermeture velcro pour que le rabat reste en place. J'ai voulu plier et coudre la sangle tout le long, mais je me suis heurtée à un non catégorique de la Poule. Bon... Et puis, à défaut de cuir, j'ai utilisé un reste de toile de coton épaisse et un bout de velours de récup'. Cela a confirmé ce que je savais déjà: je HAIS coudre du velours!

Retour à l'accueil

Partager cet article

Repost0

À propos

Alix


Voir le profil de Alix sur le portail Overblog

Commenter cet article

Z
merci de cet article, j'ai eu pas mal de déboires aussi avec les modeles proposés et vous etes le seul article trouvé en évoquant quelques-uns. Je vais donc de ce pas démonté le sarouel, mais même sans couper en double dans pliuure, les jambes restent infiniment trop longues pour la petite fille à qui il est destiné. Je vais donc faire comme vous: modifier au fur et à mesure les explications.
Répondre
A
Bonjour! J'espère que vous arriverez au résultat escompté! Le mieux est de prendre les mensurations de la petite fille en question ou celles d'un vêtements qu'elle possède déjà et qui lui va. Et puis, comme vous le dites, modifier au fur et à mesure. Personnellement, je n'avais trouvé aucun article concernant le livre et ses modèles. Juste des commentaires sur les sites de vente de livres en ligne. Bonne couture!!!!!