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100 abdos par jour pendant 31 jours

Alors que je me plaignais, pour la 328ème fois depuis le 1er janvier, de mon bidou qui, s'il est plat, a pourtant la consistance d'un baba au rhum depuis la naissance de la Poule, l'homme a dit: "ben... abdos, hein!" Et là où je lui aurais habituellement conseillé, fort peu aimablement, d'aller tester du doigté d'un proctologue, j'ai répondu: "eh ben ouais, tiens, abdos!" Nos conversations sont riches. Très riches.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je dois dresser le plan du décor. Le sport et moi, ça fait deux. Voire trois. Je n'aime ni transpirer ni être essoufflée. Je fuis comme la peste les salles bondées à l'odeur plus que nauséabonde grossièrement masquée par la diffusion à la grosse louche de senteurs artificielles. Les gros lourds qui sous le prétexte fallacieux de corriger ta position posent leurs sales pattes un peu partout me donnent des envies de meurtres en série et leur pendant féminin, la nana en collant fluo qui squatte le premier rang de tous les cours, tutoie les profs et a décidé de façon unilatérale qu'une compétition était ouverte entre nous, me donne, quant à elle, de fortes nausées. Sans parler des amas gluants à la composition semblant tout droit sortir d'un film d'horreur des années 70 que l'on rencontre généralement dans les cabines de douches. Bien sûr, je pourrais enfiler mes baskets, pardon, mes "running", et me muscler au grand air. Si j'habitais le long d'une plage de sable fin ou à l'orée d'un bois enchanteur, sous un ciel au climat clément, je pourrais... Si et seulement si. Quant à sporter à domicile, j'ai essayé. J'ai tenu 2 semaines. C'est pas d'ma faute, m'sieur dame, y a toujours aut' chose à faire: lire, écrire, coudre, ranger, nettoyer, repasser. Et entre repasser et cruncher, mon choix est vite fait. Que voulez-vous? Avec les années, je suis devenue une vraie petite fée du logis...

Pourtant, j'en ai fait du sport. Plein. A commencer par la danse classique pendant de nombreuses années. J'ai arrêté vers 13 ans parce que c'était "ringard". Ne dit-on pas que 13 ans, c'est l'âge con? Je confirme. Et puis, j'ai fait partie de l'équipe de volley de l'école. Pas longtemps. Quand la balle arrivait à toute vitesse vers moi, mon réflexe était de lever bras et jambe pour me protéger, voire de m'écarter pour la laisser passer. Or, si j'ai bien assimilé les règles du jeu, le but est de la renvoyer de l'autre côté? A partir de mes 8 ans, je suis allée skier chaque année. Jusqu'au matin béni où une bosse m'a envoyé valser. Matin béni? Oui car je n'ai jamais aimé la neige et le froid. Ni la vitesse, en fait. Bien sûr, il eut été plus facile de l'assumer que d'attendre une jambe cassée et une hernie discale pour renoncer définitivement à cette activité. A croire qu'à 19 ans, je n'avais pas la maturité nécessaire pour m'en rendre compte... A l'université, j'ai découvert la boxe française. Grâce à mes longues jambes, je tenais mes adversaires à l'écart. Faire de la boxe pendant 2 ans sans se prendre un coup, ça tient du record, non? Je me suis souvent dit que j'aurais dû continuer une fois mes études terminées... oui, j'aurais peut-être dû... Après un break de quelques années où ma seule activité physique consistait à danser jusqu'au bout de la nuit sur les tables des bars et discothèques de la région bruxelloise, je me suis remise au cousin noble de ce passe-temps, la danse classique. Ce ne fut pas chose aisée. La première fois où j'ai retenté le grand écart, je n'ai plus su lever la jambe pendant 3 mois. Ennuyeux à souhait quand on habite à l'étage d'un immeuble sans ascenseur. Dans mon élan, j'ai entrepris des cours de jazz et de hip-hop. Ce dernier, vu mon éducation classique - balai dans le derrière, pieds en canard - se révéla être un exercice hautement compliqué. J'ai dû désapprendre tout ce que j'avais appris et que je réapprenais encore une fois par semaine. Vous me suivez? J'ai tenu la cadence 2 ans, puis, petit à petit, je me suis montrée moins assidue. Un resto par-ci, un ciné par-là et j'ai finalement déserté les lieux. J'ai ensuite fréquenté une salle de sport près du boulot pendant quelques mois. Je m'y rendais plusieurs midis par semaine, parfois même le soir. Pour éviter l'ennui, mon pire ennemi, j'alternais les cours. Mes efforts furent vains, je finis par abandonner le club de sport aussi. A cette époque, une salle a ouvert ses portes au sein même de l'immeuble dans lequel je travaillais. Une aubaine! Il me suffisait d'emprunter le lift, descendre 24 étages et j'y étais. Deux midis par semaine, pendant 2 ans, j'ai appris à connaître et à apprécier le yoga. J'avais l'impression d'avoir enfin trouvé LE sport qui me rendrait accro... Je suis tombée enceinte, la Poule est née, j'ai été licenciée, j'ai laissé tomber le yoga. Oh, j'aurais pu me déplacer ne fut-ce qu'un midi par semaine pour m'y rendre. En voiture, ça m'aurait pris 20 minutes aller, 20 minutes retour. Oui, mais voilà, la flemme. Quand on n'est pas passionné... Ma dernière tentative, qui date de l'an dernier, est celle de m'entraîner à domicile, 3 fois par semaine, qui a tenu 2 semaines.

C'est donc du lourd, du très lourd que je présente ici. Cent abdos par jour pendant 31 jours pour moi, c'est un peu l'équivalent d'un régime barbapapa pour un diabétique. Une fois de plus, au moment de me lancer, je me demande quelle mouche m'a piquée. Mais voyons les choses du côté ludique. Et puis, se fixer des objectifs, c'est bon pour le moral. Je vous épargnerai les photos, par contre, sauf si de jolies tablettes de chocolat venaient à orner mon abdomen. Je ne m'avance pas trop, en un mois, faut pas rêver. Mais je vous tiens au courant, bien entendu. Pour me motiver, je vais garder à l'esprit que je viens de loin. De très loin...

Le bidou du temps de sa splendeur...

Le bidou du temps de sa splendeur...

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Alix


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F
Courage. ...;-)
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